Dans l'Ouest américain

Un bus trip dans l'Ouest américain

De Los Angeles à San Francisco, en passant par les grands parcs nationaux légendaires de l'Ouest. Ce fut un voyage dans le pays de la démesure, des routes rectilignes sans fin, des paysages grandioses aux couleurs ocre. À voir au moins une fois dans sa vie.



- Par Claude - Mis à jour le 26 juin 2024 -
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Après 10 heures de vol, nous voici enfin en Californie, sur la côte Ouest de l'Amérique, face à l'immensité de l'océan Pacifique. Au pays du cinéma, des westerns et des grands espaces. Nos premiers pas hésitants se font à Los Angeles, la Cité des Anges, ou El Pueblo de la Reina de Los Ángeles.






Mettons les choses au clair dès le début. Visiter les grandes villes avec leurs gratte-ciel qui s'élèvent jusqu'aux cieux, les quartiers chics et les maisons de stars, non merci sans façon. Ce n'est pas mon truc, je laisse ça aux autres. Mais il est vrai aussi, que parfois, on ne peut y échapper !





Avant de nous lancer à la conquête de l'Ouest et les vastes horizons, nous prenons d'abord la route du Pacifique. Sur le chemin nous croisons la ville des stars, du luxe, de la richesse, de la gloire et parfois de la beauté ! C'est bien sur Beverly Hills. Nous n'irons pas plus loin que les grillages et ne verrons guère plus que des haies.



L'immense plage avec la jetée de Santa Monica.



Véritable monument historique national, la jetée avec la plage de Santa Monica, dans le comté de Los Angeles, conserve une certaine nostalgie du passé. Le ponton est toujours très animé grâce aux nombreux restaurants, boutiques et son parc d'attractions avec sa grande roue. Nous sommes fin mars et malgré le soleil qui illumine la plage désertée, il règne encore sur la côte Pacifique une atmosphère de fin d'hiver. La jetée est également le point final de la mythique U.S. Route 66 qui prend son départ à Chicago.



Nous quittons Los Angeles par l'Interstate 15 en direction de Barstow. Le paysage urbain se transforme et laisse peu à peu la place à un paysage bien plus aride. Passé Cajon Junction, nous pénétrons dans le désert de Mojave.
À nous les grands espaces !



Calico, une ancienne ville minière, devenu un village musée.



Après Barstow, nous quittons l'Interstate 15, pour une boucle de quelques miles qui nous mène jusqu'à la ville de Calico, un musée à ciel ouvert.
Ancienne ville minière, Calico, a été fondée en 1881 pour l'extraction du minerai d'argent et de Borax. Après quelques années d'exploitation, elle a été abandonnée en 1907. Seuls quelques bâtiments sont d'époque, les autres ont été reconstruits à l'emplacement des constructions d'origines. Sur une des collines qui domine la ville, qui comptait quand même plus de 3000 habitants au plus fort de l'exploitation, se dessine l'inscription "CALICO".





C'est dans une ambiance un peu western que nous déambulons dans la rue principale, entre le Saloon et les restaurants, la prison et l'hôtel, l'école et les boutiques de souvenirs, etc. Comme indiqué plus haut, seul certains d'entre eux sont d'époque.



Après cette visite rapide, nous reprenons la route vers Barstow puis l'Interstate 40, mais pour quelques miles seulement. À hauteur de Newberry Springs, nous croisons la mythique U.S. Route 66.



Il ne fait pas chaud au Bagdad Cafe.



Là, quelque part au bord de la fameuse Route 66, dans un paysage désertique au milieu de nul part, se cache, mais seulement pour les touristes européens, le mythique Bagdad Cafe. Jasmin, Brenda et Rudy sont partis depuis bien longtemps. À l'arrière du café, un mobil home abandonné, peut-être celui de Rudy Cox, alias Jack Palance. Le temps d'un café ! Et c'est repartie.





La route est encore longue jusqu'à la prochaine étape. Nous rejoignons l'Interstate 40 et filons en direction de Needles. Un peu avant, nous laissons la Californie derrière nous et pénétrons dans le Nevada, en longeant le fleuve Colorado. Puis c'est direction plein Nord vers Laughlin et le Colorado Belle, notre hôtel avec son inévitable casino où nous passons la nuit.
(L'hôtel a fermé ses portes depuis la pandémie de COVID en 2020.)



Une balade le long du Colorado près de Laughlin.



Adossé au fleuve, l'hôtel est une réplique en dur de six étages, d'un bateau à vapeur du Mississippi du XIXe siècle. Le casino comptait 750 machines à sous et 16 tables de jeux.
Le soir après le dîner, nous nous offrons une petite promenade bienfaisante le long du Colorado, avant d'aller nous coucher pour une bonne nuit de repos. Une nouvelle journée bien remplie nous attend le lendemain.



En traversant le fleuve Colorado à Laughlin, nous passons du Nevada en Arizona, pour nous diriger vers Kingman puis Seligman par la Golden Valley. Nous retrouvons l'Interstate 40, mais ne ferons qu'effleurer la Route 66. D'ailleurs, on ne risque pas de la rater, des panneaux, avec la mention "Historic U.S. Route 66" balisent les portions encore existantes de l'ancienne route.





À de longues lignes droites succèdent de longues lignes droites. De chaque côté de la route, aussi loin que porte la vue, c'est un paysage semi-désertique saupoudré d'un peu de verdure qui s'étale à l'infini.



Seligman sur la Route 66 en Arizona.



La petite ville de Seligman est entièrement dédiée à la Route 66. Dès l'entrée de la bourgade, le ton est donné. Se succèdent de chaque côté les Motels, les boutiques de souvenirs, les stations-services, les cafés et autres drives. Sans oublier les vieilles voitures des années 1950/1960.





Sur la route qui nous mène vers le Grand Canyon, nous passons devant le musée "Planes of Fame Grand Canyon Museum", fermé depuis 2023. Devant le bâtiment est stationné un Lockheed Constellation, un avion mythique des années d'après-guerre.



À Williams, nous laissons définitivement l'Interstate 40 et la Route 66 derrière nous. Nous filons droit vers le Nord en direction de Tusayan, porte d'entrée Sud du "Grand Canyon National Park".
Les choses sérieuses commencent ici. Il fait un froid de canard et il neige, car sans le remarquer, nous sommes quand même montés à plus de 2000 m d'altitude. Mais avant de pénétrer plus avant dans le parc, il faut nous équiper. Un petit tour dans un magasin où nous achetons blousons et gants, pour ne pas geler sur pied.





La neige a cessé de tomber. Déchirés par le vent, des lambeaux de nuages naviguent dans le ciel. Le soleil par moment illumine les impressionnantes falaises où se succèdent des strates de schiste, de granite, de grès et de calcaire, qui plongent au fond du canyon, plus de mille six cents mètres plus bas. Au fond de l'abîme, serpente le fleuve Colorado, minuscule, presque insignifiant, mais le principal maître d'œuvre de cette merveille de la nature.



Il est difficile de se détacher de ce spectacle hors du temps. Des rives du précipice, les mots se bousculent pour décrire ce millefeuille géologique : grandiose, magnifique, majestueux, impressionnant, extraordinaire...

Au bord du vide se dresse une tour, c'est la Watchtower, une réplique d'une tour d'observation des Indiens Anasazis.
Après de longs moments de contemplation, il nous faut à regret reprendre la route.





Et nous voici partis pour une longue route où nous ne croisons pas grand monde. À nouveau, le long ruban noir se déroule à l'infini devant nous. De chaque côté, des paysages lunaires ou martiens, c'est selon. Aux collines rocailleuses et arides succèdent des plaines broussailleuses aux arbres dispersés, une route de solitude.





Le paysage et les couleurs changent à nouveau. Par la Highway 163 depuis Kayenta, nous pénétrons dans la vallée des Monuments. Le parc est située au cœur du territoire des Indiens Navajos. Le jour décline et les ombres s'allongent. Au loin, illuminé par un timide soleil couchant, se dessinent les premiers pitons de grès qui se dressent sous l'azur.



Le lendemain, depuis le Goulding's Lodge où nous avons passé la nuit, une vision familière se dresse devant nous. Pourtant, on a changé de monde, peut-être même de planète. Impatient de plonger dans l'aventure, c'est en Jeep 4X4 conduit par un guide Navajos que nous partons à la découverte du parc. De chaque côté de la piste, des formations rocheuses aux noms évocateurs, tel que West Mitten Butte, East Mitten Butte, Merrick Butte, Elephant Butte, The Three Sisters, Totem Pole, The Hub, North Window, John Ford Point...





On contourne les pitons et les falaises de grès qui culmine pour certains à près de 300 mètres de haut. Les roues de la Jeep soulèvent un nuage de poussière. On s'arrête souvent, juste interdits par la beauté du spectacle.
Notre guide nous fait un signe discret. Sur notre droite, caché sous des buissons à une dizaine de mètres, un chat sauvage nous observe.



Impossible d'embrasser d'un seul regard l'horizon magique, où alternent les interminables tours, cheminées et colonnes de grès qui pointent leurs doigts étranges vers le ciel. La vallée des Monuments se dévoile, tout simplement sublime.





En réalité, la vallée des rocs, comme l'appelle les Indiens, n'est pas une vallée mais fait partie du plateau du Colorado posé à 1600 m d'altitude, à cheval sur la frontière entre l'Utah et l'Arizona.



Déjà, l'heure du départ a sonné. Nous repartons vers le Sud à travers les terres indiennes, vers Kayenta. Puis par une grande boucle qui nous fait remontée vers le Nord, nous prenons la direction de Page, toujours en Arizona, où nous passons la nuit.



Le barrage de Glen Canyon sur le Colorado.



Situé à quelques kilomètres seulement au Nord de Page, le lac Powell, à cheval sur la frontière entre l'Arizona et l'Utah, a été formé par la construction du barrage de Glen Canyon Dam.



Le lac Powell vu depuis la base de loisirs de Wahweap Overlook.



Les hautes falaises aux dégradés ocres, plongent dans les profondeurs du lac artificiel de 300 km de long et de 180 m de profondeur.



Quelques kilomètres après Wahweap, nous passons en Utah que nous avons déjà tutoyé à plusieurs reprises. Notre route, la U.S. Route 89, aussi appelée "Highway National Park", l'autoroute des parcs nationaux, se poursuit en direction de Kanab puis Bryce Canyon, à travers des paysages arides et grandioses. On file par de longues lignes droites, à travers des paysages somptueux, des déserts, des vallées boisées, un troupeau de bisons et des hauts-plateaux enneigés, des canyons et des forêts de montagne ! On en prend plein les yeux.





On prend de la hauteur, le ciel s'assombrit, il fait presque nuit. La route se rétrécit et devient plus sinueuse. D'un printemps ensoleillé, on est passé à l'hiver, sans transition. La neige a remplacé le sable et les collines boisées ont succédé aux rochers dénudés.





On quitte la Route 89 en direction de Bryce Canyon, à la jonction avec la UT 12, autrement dit la Scenic Byway 12. Un nouveau paysage se dresse devant nous. C'est Red Canyon, un petit parc, distant de quelques miles de Bryce Canyon, avec ses pitons rocheux et ses belles couleurs ocres piqués de vert, un avant-goût de son grand frère.





Avant de pénétrer dans le parc national de Bryce Canyon, un arrêt au Ruby's Inn pour une pause-café bien méritée après la longue route. Puis direction Bryce Point qui culmine à 2500 m d'altitude.





Le canyon d'Ebenezer Bryce est en fait un plateau calcaire que l'érosion a transformé en un immense amphithéâtre planté d'aiguilles, dont la hauteur peu atteindre plus de 40 m. Ces structures, appelées "hoodoos" par les Indiens Païutes, voyaient dans ces roches étonnantes les visages des ancêtres figés dans la pierre.



Il est difficile de détacher son regard de ce spectacle grandiose, pourtant il le faut bien, le soleil ne va pas tarder à se coucher. Nous reprenons la route, mais pour quelques miles seulement, pour nous rendre à Bryce Canyon City, où nous passons la nuit.





En ce début de printemps, fin mars début avril, il n'y a pas grand monde au Pioneer Village ni sur les routes. La neige est encore bien présente dans les massifs montagneux, mais les routes sont bien dégagées.





C'est encore l'hiver dans les Rocheuses. Mais aujourd'hui nous prenons la direction de Las Vegas pour une bonne demi-journée de route. Nous laissons les montagnes enneigées derrière nous tandis que devant nous, s'ouvrent à nouveau les contrées désertiques, mais cette fois-ci celles du Nevada.



Sur le bord de la route des arbres de Josué, ou Joshua Tree. Nom donné au XIXe siècle par des Mormons qui traversaient ces contrées désertiques.



Et voici Las Vegas, la ville du vice et d'une petite frayeur. Dès notre arrivé dans notre chambre, située au 14ème étage de l'hôtel Las Vegas Club et à peine posé nos valises, nous sommes pris par une drôle de sensation, comme un vertige. En fait, c'est tout l'hôtel qui tangue. Un tremblement de terre d'une magnitude de 7,2 vient d'avoir lieu à Mexicali, une ville située à plus de 300 km, sur la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. Ce n'est pas le Big One tant redouté, pas pour aujourd'hui en tout cas !



La ville du jeu, de l'argent, du luxe, de la démesure, mais aussi de la misère.



On peut ne jamais dormir à Las Vegas, car la ville elle-même ne dort jamais. C'est la ville du luxe, du bling bling, de la démesure et de tous les excès. Les salles de spectacles, les casinos avec les tables de jeux et les bandits manchots alignés par centaine, les chapelles pour mariages express, les hôtels et autres magasins sont ouvert 24h sur 24 et 7 jours 7.
Nous y avons passé deux jours, puis repris la route, sans regret.





Après 3 heures de ligne droite et revenu en Californie, nous voici à Zabriskie Point, la porte d'entrée de la vallée de la Mort.



Le pic de Manly Beacon à Zabriskie Point.



Pause photo avant de poursuivre jusqu'à Furnace Creek, le centre d'information pour les touristes, où ne faisons que passer. L'endroit n'a rien de spécial, quelques vestiges de la conquête de l'Ouest, des chariots, un cheval de fer...



La vallée de la Mort est une cuvette désertique, qui étend ses 7800 km² de désert à 86 mètres sous le niveau de la mer. C'est une terre de chaleur et de poussière, de paysages et de mythes où tout est dans la démesure. La vallée est connue pour ses températures extrêmes, elle détiendrait le record de chaleur le plus élevé jamais enregistrée sur terre, 56,7 °C le 10 juillet 1913. Mais des doutes subsistent sur ce record.



Un tourbillon de poussière, quelques touffes de verdure, un coyote à la recherche de nourriture, des dunes de sable et tout autour le néant à l'infini.



Après cet intermède de poussière et de chaleur extrême, nous voici de retour sur des hauteurs nettement plus fraîches et encore bien enneigées. Le Sequoïa and Kings Canyon National Park, se situe à une altitude moyenne de 2000 à 2500 m. Nous sommes début avril, et une épaisse couche de neige recouvre encore la Sierra Nevada.





Malheureusement, la neige bien trop épaisse, nous oblige à rester sur le chemin dégagé et ne permet pas le recul nécessaire pour une photo d'ensemble. Les dimensions de ces géants sont néanmoins impressionnantes, entre 75 et 90 m pour la hauteur et de près de 9 m pour le diamètre.





Le chemin nous mène au General Grant Tree, le pied enfoui sous une bonne couche de neige. C'est un des 5 arbres les plus larges au monde. Nous croisons aussi le Fallen Monarch Tree, le monarque déchu, un séquoia couché et creux, dans lequel on peut s'aventurer.



Et nous voici partis pour San Francisco, la dernière étape de notre voyage dans l'Ouest américain. C'est par la route de Fresno puis Merced, où nous passons la nuit, que nous arrivons à Frisco, baignée par les eaux de l'océan Pacifique. Il nous reste 1 jour 1/2 pour visiter les endroits les plus emblématiques de la ville, donc pas le temps de traîner.



L'hôtel de ville de San Francisco.



Après une journée de route, on va s'asseoir autour d'un repas. C'était une maison bleue accrochée à ma mémoire. Aujourd'hui, elles sont jaunes, roses ou blanches. On y vient à pied ou en Cable Car. La ville n'est plus peuplée de cheveux longs, les hippies sont parties depuis longtemps.





Ce n'est plus l'hiver à San Francisco et le Golden Gate Bridge se réveille. Sur les vestiges de l'ancienne forteresse prison, traîne toujours le silence. Un tour en bateau dans la baie, en passant sous l'emblématique pont orange et dans la foulée, le rocher d'Alcatraz et son célèbre pénitencier, objet de toutes les rumeurs et de tous les fantasmes.





Nous sommes début avril, le soleil brille de mille feux. La température est idéale pour partir à la découverte d'une des villes les plus belles de la côte Ouest. Même le brouillard, le célèbre "fog" est aux abonnés absents.





Pour se déplacer dans San Francisco, il n'y a rien de mieux que de monter dans un de ces incontournables Cable Car. Les premiers tramways tractés par des câbles tendus sur du bitume pour gravir les rues en pentes de San Francisco, ont été inaugurés en 1873. Il n'existe que trois lignes, dont Powell-Mason et Powell-Hyde, que nous avons surtout utilisé.





Le Fisherman's Wharf est le plus ancien port de San Francisco. C'est le point de départ des bateaux touristiques. Sur les pontons en bois du Pier 39, des dizaines et des dizaines de lions de mer se prélassent au soleil.



chinatown san francisco

Notre découverte de l'Ouest américain touche doucement à sa fin. Depuis Fisherman's Wharf, nous prenons la direction d'Union Square, le centre ville de San Francisco. On traverse Chinetown en passant par Dragon gate, l'entrée emblématique du quartier chinois.





On déambule un peu à droite et à gauche dans les rues au hasard. On passe près de l'église où Marilyn Monroe et Joe Dimaggio ont mis en scène leurs photos de mariage. Un restaurant appelé le "Stinking Rose", la rose qui pue !





Avant de prendre la direction de l'aéroport de San Francisco, une dernière vue sur la ville depuis les Twin Peaks, les deux collines jumelles qui se dressent à 282 mètres d'altitude.



Dans l'Ouest américain Dans l'Ouest américain Reviewed by claude on 10:40 Rating: 5

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