Jours d'hiver
Il a neigé sur l'Alsace. La nature, en léthargie, se pare de son manteau immaculé. Pourtant, depuis quelques années, les hivers blancs se font plutôt rares sous nos latitudes. Alors il faut profiter du moment présent et rendre chaque instant magique.

Nuit de neige
La grande plaine est blanche,immobile et sans voix.
Pas un bruit, pas un son ;
toute vie est éteinte.
Mais on entend parfois,
comme une morne plainte,
Quelque chien sans abri
qui hurle au coin d'un bois...
L’hiver s’est abattu sur toute floraison ;
Des arbres dépouillés dressent à l’horizon
Leurs squelettes blanchis
Ainsi que des fantômes...
Un vent glacé frissonne et court par les allées ;
Eux, n'ayant plus l'asile ombragé des berceaux,
Ne peuvent pas dormir sur leurs pattes gelées.
Dans les grands arbres nus que couvre le verglas
Ils sont là, tout tremblants, sans rien qui les protège ;
De leur oeil inquiet ils regardent la neige,
Attendant jusqu'au jour la nuit qui ne vient pas.
Guy de Maupassant
La cascade du Nideck
Janvier, le soleil trop bas sur l'horizonne réchauffe plus la terre. Au fond de la cuvette,
enchâssé dans un hémicycle de glace,
les eaux vives du ruisseau ne sont plus que cristal.
Seuls quelques filets clairs scintillent
sous le ciel immobile et pur.
Le torrent pétrifié semble gelé à coeur,
oeuvre d'art ciselée par l'hiver.
L'hiver est synonyme de neige et de froid, de pieds et de mains gelés. Pour bon nombre de personnes, c'est une saison difficile à passer, surtout pour celles et ceux qui, sur les routes enneigées et glissantes, doivent affronter les rigueurs de la saison pour aller travailler.
quand les branches d'arbres sont noires, quand la neige est épaisse et charge un sol glacé !
Quand seul dans un ciel pâle un peuplier s'élance, quand sous le manteau blanc qui vient de le cacher,
l'immobile corbeau sur l'arbre se balance, comme la girouette au bout du long clocher !
La neige, Alfred de Vigny


Paroles d'hiver
Pendant la nuit, la neige est tombée si vite et si drue que les sapins ont pris des airs de fantômes. Au lever du jour elle a cessé de tomber et un faible rayon de soleil, masqué par un voile de brume, apparaît. J'en profite pour faire quelques photos. J'avance lentement dans la neige avec tous les sens en éveil.Le froid est glacial, le ciel et la terre se confondent dans une harmonie de blanc lumineux. Autour de moi, dans une ambiance feutrée, le silence est total, juste le bruit de la neige qui craque sous mes pas, la forêt semble endormie. L'air glacé est chargé d'une étrange douceur, pourtant le froid mord mes doigts que je n'arrive presque plus à plier.
Des empreintes dans la neige trahissent les déplacements des animaux. Il semble que la vie nocturne soit particulièrement intense dans les environs de la Rothlach, comme le montrent les multiples traces qui s'entrecroisent. Empreintes de renards, de biches, de chevreuils, de cerfs, d'écureuils et d'autres encore que j'ai plus de mal à identifier.
Le Neuntelstein
Du carrefour de la Rothlach, un sentier balisé traverse une belle forêt de résineux. C'est le Chemin des Bornes, l'ancienne "Hochstrasse", citée en 1059 et qui n'est autre qu'une ancienne voie romaine. Par la droite, on rejoint un abri du Club Vosgien, tout proche de l'escarpement du Neuntelstein. Emergeant de la forêt à 971 m d'altitude, le rocher de granite offre une vue magnifique sur le mont Sainte-Odile, la plaine du Rhin et au loin la ligne sombre de la Forêt-Noire.Vers le milieu du XIXe siècle, les Vosges n'avaient pas encore l'attrait touristique que nous connaissons de nos jours. Pour voir les premiers skieurs dévaler les pentes, il faudra attendre la fin du siècle et le début du XXe. Les loups, par contre, étaient encore présents, bien que leurs déclins et disparitions étaient déjà amorcés et annoncés.
Le Wolfsfelsen
Au milieu de ce cahot de roches érodées en boule, était dissimulée une tanière de loup. Vers 1820, un forestier extermina en une seule journée, toute la meute qui avait élu domicile dans les rochers.En ce début du mois de janvier, il fait gris et froid. Une petite couche de neige recouvre les premiers contreforts des Vosges moyennes. Cette uniformité blanche crée une sensation de désorientation, rendant difficile la distinction entre le ciel et la terre. Le relief s'estompe, les ombres disparaissent.

Revêtus de leurs manteaux d'hiver, les sapins, droits comme des "i" et serrés les uns contre les autres, se dressent en un mur infranchissable. Ancienne chaume dite "La Soutte" où l'Ehn prend sa source à proximité de la Rothlach.
L'étang du Coucou
C'est au fond d'un vallon de l'ancienne principauté de Salm, que le soleil d'hiver n'illumine que faiblement, que se cache le paisible étang. Pourtant ce lieu idyllique, enserré entre le château de Salm et les Hautes Chaumes, a été une scène de crime. Il y a 25 ans, un promeneur sortait de l'eau une valise contenant les restes d'un corps humain. À ma connaissance, l'affaire n'a jamais été résolue.La forêt du Brotschberg
Le Brotsch, du haut de ses 540 m, s'élève à 5 km au sud de Saverne sur les hauteurs de Haegen. Au sommet du mont se dresse la tour du Club Vosgien érigée en 1897.En hiver, un vent glacial balaie les quatre-vingt-dix-sept marches de l'escalier en colimaçon qui mène à son sommet.
Un escarpement rocheux délimite le plateau supérieur du Brotschberg, dans lequel la nature a creusée une grotte.
C'est à l'Age du bronze, entre 1350 et 950 av. J.-C. que le Brotschberg est à nouveau occupé.
En contrebas de la pointe sud, se trouve une cuve taillée dans le grès, d'environ 2 m de haut et de 3 m de diamètre.
Sa datation et son usage sont inconnus.
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