La Crète
Retour en Grèce, mais cette fois-ci sur l'île de Crète, la plus grande île de Grèce, avec ses grottes et ses gorges profondes, ses palmeraies et ses plages à n'en plus finir, ses sites archéologiques et ses monastères en ruines, ou pas ! Le tout sous un chaud soleil de fin septembre.
- Claude_H - Publié le 08 octobre 2024 - Crète - Grèce
Mais commençons par le commencement. C'est sur la côte Sud que débutent nos quelques jours de vacances en Crète.
Voyage, voyage, au-dessus des nuages...
Matala
Du petit village de pêcheurs d'origine, il ne reste plus grand-chose. Devenu un endroit touristique après la vague hippie des années 1960-1970, ce sont les complexes hôteliers, restaurants, tavernes et autres échoppes de souvenirs qui les ont remplacés.
La plage de Matala vue depuis les grottes.
Mais bien avant que les hippies n'investissent les lieux et n'en fassent une escale sur la route de Katmandou, haut-lieu mondialement reconnu et réputé pour la culture de certaines plantes aromatiques, la petite baie, bordée de hautes falaises et creusée de grottes d'origines naturelles, a été le théâtre, selon la légende, des ébats de Zeus et d'Europe, une princesse phénicienne, qu'il venait de kidnapper.
Par la suite, la crique a été occupée par les hommes du néolithique. Pendant la période romaine, les grottes furent utilisées comme caveaux.
Les grottes étaient utilisées comme chambres funéraires.
De rares nostalgiques des années Peace and Love hantent encore les ruelles de Matala. Quelques célébrités telles que Bob Dylan, Cat Stevens, Joan Baez où encore Janis Joplin ont passé du temps dans la région, histoire de se ressourcer et se détendre à l'ombre des rochers.
La falaise aux grottes plonge dans la mer.
Grande plage de sable aux eaux cristallines, aucun sport nautique n'y est autorisé. Seule une petite fraction de la plage est recouverte de galets, notamment celle située aux pieds des boutiques et des tavernes.
Le soleil couchant éclaire d'une lueur dorée les falaises de Matala.
La visite des grottes est payante. Le tarif normal est de 4€ par personne. Mais pour les plus de 65 ans européens, carte d'identité obligatoire, le prix d'entrée est divisé par deux, comme d'ailleurs dans tous les sites que nous avons visités.
La plage de Kommos
Une petite boucle par la route et nous voici sur la colline qui domine la longue plage de Kommos. Elle n'est située qu'à deux ou trois kilomètres au Nord de Matala près du village de Pitsidia à l'écart de la route principale.
La plage vue depuis la colline.
Le soleil vient à peine de se lever. À cette heure-ci de la matinée, l'air est encore un peu frais et la plage est totalement déserte. Une partie en est d'ailleurs réservée pour la pratique du naturisme.
Le site archéologique de Kommos.
À quelques mètres en retrait de la plage, se trouve le site archéologique de Kommos. Des fouilles effectuées entre 1976 et 1994 ont révélé une cité minoenne du XVIIIe au XIIe siècle avant J.-C. dont l'histoire est liée à Phaïstos notre prochaine étape, pour en avoir été le port. Une pente de halage ainsi que des hangars à bateaux ont été dégagés lors des fouilles. Le site archéologique n'est pas ouvert au public. Il est formellement interdit de pénétrer dans l'enceinte grillagée.
Le palais minoen de Phaïstos
Treize kilomètres séparent la plage de Kommos et le site archéologique de Phaïstos. C'est également le deuxième site archéologique de la Crète en importance après le palais de Knossos.
Les vestiges de la ville, érigés au sommet d'une colline surplombant la plaine de Massara, sont facilement accessibles depuis la route qui relie Matala à Mires.
Chaque samedi matin, se déroule le marché de Mires ou Moires qui paraît-il, est le plus grand marché de Crète. Les étals se succèdent le long de la rue principale, sur plus de 2 km. Producteurs et artisans locaux se côtoient en proposant fruits et légumes, fromage et miel, jouets pour enfants, herbes et épices, vêtements et articles ménagers, outils et souvenirs, huile d'olive et tisanes, etc.
Nous en avons profité pour acheter quelques sachets de plantes à thé et de tisane.
Le site étant moins couru que son grand frère de Knossos, on trouve facilement à se garer sur le parking. Une allée ombragée rejoint l'entrée du palais. Le prix d'entrée est de 4€ par personne au tarif réduit. Passé le contrôle des billets, on débouche sur un vaste espace dallé.
Vue sur les vestiges du palais de Phaïstos.
La colline a été occupée dès 4000 ans avant notre ère. Les vestiges du palais actuel ont été érigés sur les ruines d'un premier palais, détruit par un tremblement de terre.
La maison hellénistique près du théâtre de la cité.
On déambule, fascinés entre les vestiges de cette ancienne citée minoenne où règne désormais le silence. On devine, du moins, on essaie de deviner même difficilement, la vie d'autrefois quand Phaïstos dressait encore ses murs et ses colonnes vers le ciel bleu de Crète.
C'est en 1908, lors des fouilles effectuées par l'italien Luigi Pernier, qu'est découvert le fameux disque de Phaïstos. Il mesure 16 cm de diamètre et 1,2 cm d'épaisseur. Il est gravé de 241 signes, 122 sur la face A et 119 sur la face B. À ce jour, le disque reste une énigme.
Le disque original est exposé au musée archéologique d'Héraklion.
D'où vient-il ? Par qui a-t-il été écrit ? Quel est le sens de l'inscription qu'il porte ? Comment faut-il le lire ? Et s'agit-il vraiment d'un texte ? Jusqu'à aujourd'hui, personne n'a réussi à percer l'énigme du disque de Phaïstos. D'ailleurs, son authenticité ne fait pas l'unanimité parmi les chercheurs.
Preveli ou les gorges de Kourtaliotiko
La Crète n'est pas une île d'origine volcanique, mais elle est issue du soulèvement de la plaque eurasiatique depuis environ 20 millions d'années. Au fur et à mesure que les terres s'élèvent, le processus d'érosion, le vent, la pluie et les rivières, favorisent la formation des gorges.
Les photos de mon premier voyage en Crète en juin 1980. Celle de gauche montre le débouché des gorges d'Aradenas près de Loutro. À droite les gorges de Samaria.
Sur la route des gorges de Kourtaliotiko, le pont de Preveli enjambe la rivière Megas Potamos dans laquelle s'ébattent quelques tortues. Le cours d'eau débouche sur la plage de Preveli au milieu d'une belle palmeraie. Le pont a été construit au XVIIIe siècle par les moines du monastère. Son arche mesure près de 13,5 mètres de long, pour une hauteur de 7 mètres et une largeur de 4,5 mètres. Des deux côtés, il y a des inscriptions en grecques sur chaque pilier. Le pont pavé n'est accessible qu'à pied.
Le pont de Preveli enjambe la rivière Megas Potamos.
Creusées par la rivière Megas Potamos, les gorges de Kourtaliotiko sont longues de 7 km et bordées de falaises calcaires de 600 m de haut. Il faut arriver tôt le matin pour éviter la foule, ce que nous n'avons malheureusement pas fait et surtout les grosses chaleurs (plus de 30° en cette fin du mois de septembre).
La plage de Preveli.
Nous sommes arrivés depuis le parking du haut (2€). La descente en lacets est raide et la remontée a été encore plus difficile, surtout sous un soleil de plomb et sur des marches en mauvais état. Gare aux chevilles ! À mi-chemin, nous avons décidé de rebrousser chemin. C'est tout de même un endroit à voir. La vue depuis le belvédère sur la palmeraie, la rivière et la mer est juste superbe.
La rivière Megas Potamos traverse la palmeraie, la plage de Preveli puis se jette dans la mer de Libye.
Knossos
Un incontournable quand on visite la Crète. Les vestiges du palais minoen font partie des dix sites archéologiques les plus connus et les plus importants de Grèce. Le sanctuaire était le cœur de la civilisation minoenne et siège du roi Minos, un des fils de Zeus et d'Europe.
Quelques photos de mes archives de Knossos de 1980. Certaines parties du palais ne sont plus accessibles aujourd'hui, ou alors simplement visibles à travers une vitre.
Près de quarante-cinq années ont passé, depuis ma première visite à Knossos. À mon second passage, 10 ans plus tard, rien n'avait changé. Peu de curieux, pour ne pas dire personne, ne déambulait entre ces vieilles pierres plusieurs fois millénaire.
Mais aujourd'hui, les choses ont changé. C'est d'abord l'afflux touristique. Les cars des tours opérateurs se suivent à une cadence effrénée. Une longue file patiente pour visiter la salle du trône, en partie protégée par une vitre. Là une fleur artificielle tenue à bout de bras par un guide, ici un parapluie comme signe de ralliement. Dans ces conditions, il est difficile de prendre des photos.
Des éléments du palais ont également été en partie reconstituées, mais de façon pas très heureuse. Beaucoup de béton a été utilisé pour protéger et consolider des murs et certaines fresques repeintes aux teintes trop actuelles.
Héraklion
Avant de poursuivre notre périple et de retourner sur la côte Sud de la Crète, une petite pause déjeuner dans le port vénitien d'Héraklion s'impose. S'ensuit une promenade digestive dans la rue piétonne, entre boutiques de souvenirs et restaurants pour finir en direction du fort Vénitien.
Le long de la digue qui mène au fort, on côtoie des bateaux de pêche et quelques voiliers de plaisance.
Gortyne
Et pour terminer cette escapade crétoise, nous prenons la direction du site archéologique de Gortyne, qui ne se trouve qu'à quelques kilomètres à l'Est de Mirès, en direction d'Asimi. Le site n'est indiqué que par un simple panneau annonçant un monastère, sans autres précisions.
Les ruines de la basilique Saint-Tite.
Les fouilles de Gortyne ont commencé en 1884. Les ruines de la basilique Saint-Tite sont les premiers vestiges que l'on rencontre quand on pénètre sur le site. La fondation d'une basilique primitive daterait du VIe siècle. Elle est détruite en 825 après l'invasion de la Crète par les musulmans, puis reconstruite au Xe siècle après la reconquête de l'île.
Vue d'ensemble de l'Odéon de Gortyne daté du IIe siècle.
Ce petit théâtre ou Odéon, date de l'époque romaine. Il a été construit au Ier siècle puis endommagé par un tremblement de terre quelques années plus tard. Il a été reconstruit au début du IIe siècle, sous l'empereur Trajan. Les vestiges que nous voyons aujourd'hui datent de cette époque.
En poursuivant notre visite à gauche de l'Odéon, une allée nous conduit jusqu'à un platane un peu décharné. Celui-ci aurait, d'après la légende, abrité les ébats de Zeus et d'Europe.
Selon la mythologie grecque, Gortyne est le lieu où Zeus a séduit la princesse Europe qu'il avait enlevée. Suite à leur union sous un arbre, un platanus orientalis var. cretica, une variété de platane très rare, encore présente dans la région, naquirent Minos, Radamanthus et Sarpédon.
Sur le vaste parking, qui donne directement accès au premier secteur clôturé et payant, au tarif réduit de 3€ par personne, seul une demi-douzaine de voitures sont garées, dont un camion de pompiers. En réalité, le site est divisé en trois parties, ce que nous avons appris qu'à la fin de notre séjour et donc trop tard pour y retourner. Deux autres secteurs, en accès libres, sont situés de part et d'autre de la route, mais dissimulés par la végétation.
Au final, nous n'avons visité qu'une petite partie de Gortyne. Le site mériterait une bien meilleure mise en valeur vu l'étendue des vestiges. Mais probablement faute d'argent pour en assurer le développement, il est aujourd'hui négligé.

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