Lanzarote, une île entre le ciel et l'océan. 1er partie

9j/7n sur l'île des Canaries aux 300 volcans.

Après deux années de COVID et à l'heure du déconfinement, qui n'est peut-être que provisoire, nous avions une grande envie de prendre l'air. Pour nous évader sous d'autres cieux, nous sommes donc partis quelques jours à la découverte d'autres horizons, en l'occurence l'île de Lanzarote dans l'archipel espagnol des Canaries.

#Fuerteventura en 2008, Ténérife en 2015, et la Grande Canarie en 2017 et 2018, nous voici maintenant à Lanzarote, l’île sœur de Fuerteventura. Ces deux îles volcaniques formaient, il y a 20 millions d'années, une seule et même terre.

Depuis Costa Teguise, notre camp de base, nous pouvons distinguer au loin, entre le ciel et l'océan, l'île sœur de Lanzarote, Fuerteventura.

Pendant une semaine, nous avons parcouru l'île à la recherche de paysages originaux. Mais avant de partir, nous avons prévu bouteilles d'eau, casquettes et protections solaires, car comme sur la lune, il n'y a aucun endroit pour se protéger des rayons du soleil. Avec notre voiture de location, nous avons avalé des kilomètres (!) à travers des étendues lunaires, vides à l'infini. De chaque côté de la route, des champs de lave à perte de vue, des cônes de volcans alignés par dizaines. Sous un soleil ardent, nous avons parcouru des pistes et des chemins qui serpentent dans un milieu semi aride, fait de steppe et de vents.

La route s'enfonce dans un désert de lave solidifié.

De l'activité volcanique de l'île, seules les deux dernières éruptions sont connues. La première, dite de Timanfaya, a duré 2056 jours, entre 1730 et 1736. La lave s'est écoulée par une trentaine de cônes, ensevelissant une dizaine de villages. Le prêtre de Yaiza, Andrés Lorenzo Curbelo Perdomo, a relaté dans une chronique les événements qui ont secoués son île pendant les années 1730. La dernière grande éruption a eu lieu en 1824 et a duré 86 jours, en ouvrant trois nouveaux cônes volcaniques. Les volcans de Lanzarote sont peu élevés. Le mont Guadilama avec ses 603 mètres, est le volcan le plus haut de l'île.

La Montana Colorada

Au milieu de ce désert de roche, un GPS n'est pas superflu pour nous situer. Sur la route, aucun panneau, aucune indication quelconque pour signaler les points intéressants à visiter. Les Lanzaroteños sont avares en informations. C'est par hasard que nous nous arrêtons près de notre premier cône volcanique, la Montana Colorada.

La Montana Colorada tire son nom de sa couleur rougeâtre, formé par des oxydes de fer dans la lave. Mais on trouve également incrustés dans certaines roches, des cristaux de teinte verdâtre clair. Le sentier, dans un paysage lunaire de pierres et de sable, fait le tour du cratère et permet de découvrir des bombes volcaniques.

Seules quelques touffes de verdure, disséminées de manière éparse, résistent tant bien que mal à l'alizé. Pourtant, là, derrière un bloc de lave se cache ce qui me semble être un plant de géranium sauvage (pélargonium). L'Alsace est partout !

Du parking, un chemin part vers la droite pour débuter la balade. Le tour complet de la base du cône fait environ 3 km. Il est interdit d'escalader les pentes du volcan. Le long du sentier, on trouve de nombreux panneaux d’informations sur les volcans, en trois langues, l'Espagnol, l'Anglais et l'Allemand. Pour ce qui est du Français, il est totalement ignoré, ce qui est le cas pour tous les lieux touristiques.

La caldera de Los Cuervos

Quelques centaines de mètres plus loin, entre le Montana Negra et le El Cuaco, on trouve le volcan Los Cuervos. Lors de l'éruption de 1730, il a été le premier cône de cette chaîne volcanique à se former. Il a la particularité de pouvoir être visité sans difficulté. Le long du chemin d'environ 4 km, des panneaux explicatifs racontent l'histoire et les caractéristiques du volcan et du paysage qui en découle.

Le cône du volcan del Cuervo.

Sur notre droite, au milieu du champ de lave, se trouve un énorme bloc qui semble avoir été posé là par une main géante. Ce n'est rien d'autre que la partie qui fermait le cratère et qui a été emporté par la lave. C'est grâce à cette ouverture que nous pouvons pénétrer aujourd'hui à l'intérieur du cratère.

Le volcan del Cuervo n'est pas de grande taille avec ses 388 mètres de haut. Une fois à sa base, nous partons par la gauche pour en faire le tour en suivant un chemin circulaire. Celui-ci permet, avant de rejoindre le point de départ du circuit, d'accéder au fond du cratère.

Nous sommes seuls au milieu de ce paysage minéral.

Charco Verde de Los Clicos

Situé sur le front de mer, le village d'El Golfo (le golfe) est cerné par les coulées de lave noire et ocre des éruptions des années 1730 à 1736. Le village doit son nom à une lagune de couleur verte, le Charco Verde, située au fond d'un cratère qui s'est partiellement effondré dans l'océan. Sa couleur verte provient d'une algue et du soufre contenu dans l'eau.

Le village d'El Golfo est distant d'une centaine de mètres de la lagune verte.

La lagune verte est séparée de la mer par une plage de sable noir d'environ 30 mètres de large. Elle n'est pas alimentée directement par l'eau de l'océan, mais par des remontées d'eau de mer à travers des fissures souterraines.

Le Charco Verde n'est plus accessible. La vue sur la lagune se fait depuis le belvédère aménagé en bout d'un chemin depuis El Golfo.

La Geria, la route des vins façon Lanzarote

Encore un paysage surprenant entre les villages de San Bartolomé et de La Geria sur la LZ-30. Cette route, c'est l'équivalent de notre route des vins en Alsace, entre Marlenheim et Thann. Bien que des vignes sont plantées un peu partout, celles-ci sont vraiment les plus incroyables. Sculpté par les habitants de l'île, c'est une façon originale de cultiver le vin en profitant du caractère volcanique du sol de Lanzarote.

Après les éruptions volcaniques de 1730-1736, les paysans ont creusé des trous dans les terrains couverts de cendres jusqu’à atteindre la terre fertile. Là dans chaque creux, ils ont plantés un pied de vigne. Ces grands trous en forme d'entonnoirs, pouvant atteindre 1 mètre de profondeur, recueillent l'eau et conservent l'humidité nécessaire à la vigne. Et pour protéger chaque cep des vents chauds et desséchants, les viticulteurs ont complété le dispositif de protection de leurs vignes en construisant des murs en blocs de lave de forme semi-circulaires.

La suite du récit c'est par ici

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Lanzarote, une île entre le ciel et l'océan. 1er partie Lanzarote, une île entre le ciel et l'océan. 1er partie Reviewed by claude on 16:50 Rating: 5

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