Le mur païen du mont Sainte-Odile

À la découverte des mystères du mur païen du mont Sainte-Odile.

Des carrières et des rochers, des châteaux et des fées, des tombes, des grottes et des portes qui s'ouvrent vers l'inconnu, et beaucoup d'autres choses encore.


Adalric Que rajouter de plus que ce qui a déjà été dit et écrit sur cette mystérieuse construction. Depuis plus de deux siècles et demi, bon nombre d'archéologues ont tenté de résoudre le mystère de sa datation, sans parler de son utilité donc de sa raison d'être. Le nom d'Altitona, donné au mont Sainte-Odile, n'est ni d'origine celtique ni romaine, mais une invention d'un moine du XIIè siècle.
Cette promenade*, assez facile le long du mur païen, ne présente pas de difficulté particulière. Le terrain est relativement plat et la durée de marche est variable selon l'intérêt que l'on porte au mur et les sentiers emprunté.
Mon point de départ se situe au niveau du parking inférieur.

Le mur païen - Ottrott Bas-Rhin le 11/09/2020 mis à jour le 11/12/2022

#*Ayant habité de nombreuses années à Rosenwiller, (près de Rosheim) au pied du mont Sainte-Odile, les photos présentées dans cet article ne sont pas le résultat d'une seule promenade, mais une compilation de plusieurs sorties, réparties sur une dizaine d'années.

C'est à l'aube d'un samedi matin, froid et enneigé, que je me suis engagé sur le large chemin qui mène du parking inférieur vers le mur près de la Grossmatt.

La carrière de pierres découverte par l'archéologue Robert Forrer lors des fouilles de 1898.

Le mur sous la neige.

Les caractéristiques hors du commun de l'enceinte : 11 km de long. Hauteur moyenne entre 3 et 4 mètres. Épaisseur du mur entre 1,50 m et 2 m. Sa superficie est d'environ 100 hectares répartis sur trois camps ; la Bloss, la Grossmatt et le camp septentrional entre le Hagelschloss et l'Elsberg. Environ 300 000 blocs de pierre ont été utilisés.

Le rocher Saint-Nicolas. Souvent décrite comme une poterne, cette ouverture dans le mur se situe au-dessus de la source de la "Badstub".

À quelques pas du rocher Saint-Nicolas, le sentier passe au milieu d'une seconde carrière. Les sillons étaient creusés par les carriers à l'aide d'outils en fer. Des coins en bois y étaient ensuite insérés de force, puis mouillés jusqu'à éclatement de la roche.

Le silence règne ce matin sur la montagne. Cette nuit, une belle couche de neige immaculée a recouvert les Vosges. J'ai enfilé mon manteau, mon écharpe, mes gants, mon bonnet, mes chaussures de marche et hop ! direction le mont Sainte-Odile et le mur païen pour immortaliser les instants magiques des décors éphémères de l'hiver.

Certains de ces énormes blocs étaient reliés entre eux par des tenons en bois. En arpentant cette immense muraille préhistorique, on trouve de nombreuses encoches en queue d'aronde, taillées dans les pierres.

Par endroits, le bel ordonnancement du mur a été dérangé par les différentes campagnes de fouilles, des destructions dues aux travaux forestiers ou à des actes de vandalisme.

Le carrefour du Stollhafen. Le tout, c'est de ne pas perdre le Nord, mais une bonne carte de randonnée est parfois bien utile.

Le Phellin robuste est un champignon non comestible qui se fixe sur les troncs et les souches des arbres. Pendant sa croissance il suinte des gouttelettes. Sur le sentier des Merveilles du mont Sainte-Odile.

La grotte d'Etichon/Adalric est un petit renfoncement naturel sur le sentier des Merveilles. Cette petite grotte n'a été baptisé ainsi qu'à la fin du XIXè siècle. Sur le sentier des Merveilles.

Les rochers des Géants. Depuis le carrefour du Stollhafen, le sentier des Merveilles longe la paroi rocheuse jusqu'aux rochers des Géants, hauts d'une trentaine de mètres.

Le "Hexeplatz" ou place des Sorcières, est devenue le plateau des Fées. D'énormes blocs de grès sont disséminés un peu partout. De nombreux rochers sont creusés de cupules de toutes formes et de toutes tailles. L'une de ces cupules a d'ailleurs été baptisée "la baignoire".

Le plateau de Fées. L'endroit est plein de mystères.

C'est le lieu de rencontre du "Chasseur de la nuit" et de sa suite maudite. Pendant les nuits d'orage, quand le vent souffle sur la forêt du "Hohenburgerberg", on entend des cris affreux, des hurlements de bêtes sauvages, des aboiements de chiens et les gémissements des damnés.

Un petit crochet vers le promontoire de l'Elsberg, puis retour en direction du Stollhafen en passant devant la Porte Nord du mur païen.

L'Elsberg. Contraction de "Elsassberg", la montagne d'Alsace. Le rocher domine la plaine du haut de ses 675 mètres. L'abri a été construit en 1881 par le Club Vosgien.

Des pentes de l'Elsberg, et malgré la vue partiellement cachée par les sapins, la vue s'ouvre sur la plaine et les châteaux de Rathsamhausen et de Lutzelbourg.

La Porte Nord du mur païen. Les fouilles archéologiques ont démontré que toutes les portes du mur païen, datent de l'époque romaine.

Le Stollhafen. On a surnommé ainsi ce rocher pour sa ressemblance avec un chaudron porté par trois ou quatre pieds.

Le sentier, en direction du rocher Oberkirch, zigzag entre d'énormes blocs de grès recouverts de neige.

Une portion du mur entre le Stollhafen et le rocher Oberkirch.

Le rocher Oberkirch. L'éperon, à 680 m d'altitude, domine l'ancienne voie romaine. Du rocher, s'ouvre une vue magnifique sur la plaine d'Alsace, ainsi que sur Obernai et son château d'Oberkirch.

Les ruines des châteaux de Dreistein.

Du carrefour du Stollhafen, un chemin balisé d'une croix rouge, part en direction de la "Badstub", la salle de bain. En cours de route, un crochet par la droite mène aux châteaux de Dreistein. Pour la construction des châteaux, les carriers ont utilisé des pierres provenant du mur païen.

Depuis quelques semaines déjà, la forêt de pins a pris les couleurs de l'automne. Dans le sous-bois, entre les fougères fanées qui tapissent le sol, çà et là émergent quelques myrtillers, et des rochers moussus.

La Badstub. Située à 80 m en contrebas du mur, la source du "Hirschbächel" opprovisionnait probablement en eau les occupants du mur.

La porte Koeberlé. De retour au carrefour du Stollhafen, je prends la direction de la Porte Koeberlé et du château de Waldsberg-Hagelschloss. La porte a été dégagé en 1877 par Eugène Koeberlé. Large de 90 cm environ, elle ne permet le passage que d'une seule personne à la fois. Le système de fermeture est encore visible dans des blocs de pierre.

À quelques pas de la porte Koeberlé, se trouve cette belle cupule, peut-être retravaillée.

À l'extrémité Nord du plateau rocheux, le mur païen vient s'échouer sur les rares vestiges encore visibles du château médiéval du Waldsberg-Hagelschloss.

Le château de Waldsberg-Hagelschloss a probablement été édifié autour de l'année 1200. Aux mains de chevaliers brigands, il est détruit en 1406 par les troupes de la ville de Strasbourg. Des pierres provenant du mur ont été utilisés lors de la construction du château. Comme par miracle, la magnifique arche de 6 mètres de portée qui fait de nos jours tous l'intérêt du château, résiste à l'usure du temps.

Deuxième partie: Autour du mur païen ►►



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