La Sardaigne
Au sortir d'un hiver long et froid, ce n'est peut-être pas la première destination qui vient à l'esprit pour passer quelques jours de vacances sous un chaud soleil de Méditerranée.
- Publié le 24 avril 2025 - Sardaigne - Italie -
Par Claude_H.
Autant le dire tout de suite, pour ce qui est du chaud soleil, on repassera ! Vent, fraîcheur et pluie étaient aux rendez-vous pendant toute la durée de notre séjour. Seul à de rares moments, le soleil réussit une percée, sans toutefois parvenir à réchauffer l'atmosphère.
Mais le principal avantage de partir dès le début de la saison, outre les prix (quoique), ce sont les touristes. Ceux-ci n'ont pas encore investi les plages, les monuments, les sites archéologiques et les musées. Les ruelles étroites, typiques des villes du Sud italien, balayées par un vent froid, baignent encore un peu dans une torpeur hivernale.
La Piazza Civica prolongée par la Piazza Duomo. Celle-ci mène à la cathédrale d'Alghero dédiée à l'Immaculée Conception.
Arrivés par Olbia sur la côte Est, notre petit périple débute toutefois à Alghero, sur la côte Ouest de l'île. La vieille ville, investie en 1354 par le royaume d'Aragon, d'où le style catalan, est cernée aux trois quarts par de hauts remparts qui dominent la mer. Une partie des fortifications près du port de plaisance est en cours de restauration.
Les remparts d'Alghero édifiés au XVIe siècle.
À quelques kilomètres au Nord d'Alghero, en suivant la route n°42, se trouve un étonnant cimetière, c'est la nécropole d'Anghelu Ruju. C'est d'ailleurs un des sites les plus surprenants de Sardaigne. Ce monde souterrain a été découvert par hasard en 1903. C'est un complexe de cavitées artificielles, creusées dans du grès calcaire par les différentes cultures qui se sont succédées entre -4200 et -1500 ans av. J.-C.
Sous cette vaste prairie se cache une étonnante nécropole.
Creusées avec des outils rudimentaires, les tombes en hypogée, appelées "domus de janas", (les maisons des fées), sont de deux types, à puits ou à couloirs. La disposition des chambres est identique à celles d'une maison d'habitation, mais de moindre hauteur.
Les tombes sont décorées de marches, de piliers, de corniches, de faux linteaux, de fausses portes et fenêtres, etc. Les premières chambres ou cellules, auraient été utilisées pour les repas funèbres.
Le site est devenu le terrain de jeu préféré du Lézard tyrrhénien.
Nous reprenons la route avec notre petite Fiat Panda de location, pour rejoindre le Nuraghe de Palmavera, un site archéologique datant de l'âge du bronze. Il est situé au pied de la montagne, en direction de la mer, sur la route reliant Alghero à Porto Conte.
Les nuraghes sont des édifices assez imposants, en forme de tours à cône tronqué, datés du XVIe au IXe siècle av. J.-C. Ce sont les symboles de l'identité culturelle de la Sardaigne. Ces constructions, plus de 7000 nuraghes ont été répertoriés sur l'île, restent encore en partie énigmatiques pour les archéologues. Dans quel but et par qui furent-ils érigés ?
Prochaine étape, la presqu'île du Capo Caccia. La route se termine sur le promontoire qui culmine à 168 m au-dessus de la mer, au pied du phare dudit cap.
Nous nous contentons de regarder au fond de la faille où s'agitte la mer.
C'est également d'ici qu'on accède à la grotte de Neptune, au moyen d'un escalier appelé "Escala del Cabirol" de plus de 700 marches, tout en descente. Le courage nous a manqué, car qui dit descente dit aussi remontée. Il est toutefois possible de visiter la grotte par bateau depuis Alghero, à condition que la météo soit clémente, ce qui ne fut pas le cas lors de notre passage.
Les falaises du Capo Caccio.
Sur les côtes Nord de la Sardaigne, mer et falaises, petites criques inaccessibles et îlots solitaires règnent en maître, parfois entrecoupé de longues plages de sable fin.
Depuis 2017, une loi interdit d'emporter du sable, des coquillages et des galets de l'île. Les contrevenants risquent de fortes amendes.
Direction la ville côtière de Castelsardo, avec un arrêt de 2-3 heures à Sassari, largement suffisant. Du jardin public, nous remontons la via Carlo Alberto pour débouché sur la Piazza d'Italia, la place d'Italie. En face de nous, se dresse la statue de Victor Emmanuel II, premier roi d'Italie. En arrière-plan, le Palazzo della Provincia, l'équivalant de nos préfectures, construit entre 1873 et 1880 en style néoclassique.
On déambule dans les ruelles étroites de Sassari, en suivant le plan et les indications fournis par l'office du tourisme local. D'abord la cathédrale San Nicola, reconstruite en 1480 en style gothique catalan. La façade, chargée de sculptures est de style baroque. Malheureusement, ayant trouvé porte close, nous n'avons pu découvrir l'intérieur.
Par d'étroites venelles abandonnées dans leur jus, nous gagnons les remparts de la ville, du moins ce qu'il en reste, sur le Corso Trinita. Un pan de mur gravé de trois blasons et aux créneaux bétonnés. À quelques pas de là, à côté de l'église de la Sainte Trinité, se trouve la fontaine Rosello, datée du début du XVIIe siècle. Les sculptures représentent le passage du temps et la succession des saisons.
L'étape suivante est Castelsardo avec son château sur un rocher perché, qui surveille le golfe d'Asinara. Il y a quelques places de stationnement dans l'étroite montée vers le castel, juste avant d'arriver dans l'ancien village. Mais la plupart sont occupées par les locaux et les rares touristes.
Quelques heures, 2 ou 3, suffisent largement pour faire le tour de la partie intéressante de Castelsardo. Le château, qui abrite un musée du tissage et quelques engins de guerre du Moyen Âge, l'église Sainte-Marie et les petites ruelles de la vieille ville.
Mais sortie du château, le ciel est couvert de nuages gris et déjà les premières gouttes commencent à tomber. On se faufile dans les ruelles en pente sans trop nous attarder pour aller nous abriter dans l'église Sainte-Marie.
En quittant Castelsardo, nous effectuons un petit crochet vers le rocher de l'Éléphant que l'on ne peut pas rater. Il dresse sa trompe au bord de la route principale 134 en direction du Nord, vers Santa Teresa di Gallura.
C'est un gros bloc de trachyte, une lave visqueuse qui ne forme pas de coulées mais des dômes. Des cavités, des tombes en fait, ont été creusées à sa base, appelées les "domus de janas", les maisons de fées.
Pour la dernière étape de notre balade Sarde, nous longeons la Costa Paradiso en direction du Capo Testa. Aujourd'hui, un léger voile de brume flotte sur le paradis. Au large, là où le ciel rencontre la mer, la ligne d'horizon se devine plus qu'elle ne se voit, effacée par la grisaille ambiante.
Les amas rocheux du Capo Testa.
Par endroits, ce sont d'impressionnants amas rocheux érodés et fissurés aux formes étonnantes qui contribuent à la beauté sauvage de la côte Nord de l'île. À leurs pieds, les eaux translucides oscillent entre le bleu azur et le bleu turquoise. Ici, pas de cabanons ni de snack-bar pour se restaurer, la côte est restée en grande partie dans son état naturel.
Ecco, per oggi è tutto. Ci vediamo presto per altre avventure !

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