La Sicile en avril

En avril en Sicile
ne te découvre pas d'un fil

C'est un temps mitigé qui nous a accompagné durant la semaine que nous avons passé à la découverte de la Sicile. D'abord la pluie, accompagnée de belles bourrasques d'un vent bien frais mais aussi et heureusement de quelques belles journées ensoleillées mais toujours venteuses.



- Par moi-même - Publié le 29 avril 2024 - Sicile - Italie
Mis à jour le 30 avril 2024




Hors Etna et Taormine, ce road trip de quelques jours c'est principalement déroulé sur la côte Ouest et Sud de la Sicile. Il nous a mené de la ville de Trapani aux pentes de l'Etna. En forme de triangle, la Sicile est la plus grande île de la Méditerranée. Elle s'étire sur près de 300 km d'Est en Ouest pour une superficie de 25 500 km2. L'île est séparée de 3 km seulement du reste de l'Italie, par le détroit de Messine.



P.S. Blogger impose une limite de 1mb d'images ou de texte sur la page d'accueil. Je suis donc obligé de scinder mon article en deux voir en trois parties. Pour la suite de nos pérégrinations c'est par ici >>.



Au sommaire


Castello Incantato

La première étape de notre périple ne se trouve qu'à quelques kilomètres de notre point d'attache. C'est un jardin à étages bien agencé et bien entretenu où sont exposés entre les oliviers, les amandiers et les cactus, des centaines de têtes sculptées dans la pierre. Exposé plein Sud, toutes ces sculptures aux yeux clos, fixent de leur regard vide l'horizon bleu de la mer Méditerranée.





C'est l'histoire hors du commun de Filippo Bentivegna. Il est né à Sciacca en 1888 dans une famille pauvre. En 1908, il s'engage pour quatre ans dans la marine italienne. À son retour à la vie civile, il ne trouve pas de travail, alors comme beaucoup d'Européens, il part pour l'Amérique dans l'espoir de trouver une vie meilleure.





Malheureusement pour lui, cette expérience tourne court. Il retourne en Sicile dans son village natal de Sciacca et avec le peu d'argent qu'il a gagné outre-atlantique, il achète une ferme qui deviendra son "Château Enchanté", un peu à l'image du Palais Idéal du Facteur Cheval en France. Il se met à peindre et à sculpter arbres et rochers, pour le restant de sa vie. Des sculptures de Filippo Bentivegna sont exposées au Musée de l'Art Brut de Lausanne.




Sélinonte, les vestiges d'une cité grecque

Selinunte en italien, fondée par les Grecs vers 650 av. J.-C. et détruite par les carthaginois en 250 av. J.-C., est le plus vaste parc archéologique d'Europe. Au vu de l'étendue du site et des nombreux vestiges mis au jour, le parc a été divisé en quatre zones : les Temples de la colline orientale situés près de l'entrée principale, l'acropole avec le temple dédié à Apollon, la cité antique et le Sanctuaire. Sur une dizaine de temples qui se dressaient sur ces collines, seules deux sont resté debout, du moins en partie. Afin de les identifier et de les situés sur ce vaste ensemble, des lettres allant de A à G ont été attribuées à chacun d'entre eux.



Photo du haut : le temple d'Héra sur la colline orientale. En bas : le temple d'Apollon de l'acropole.



En ce début de printemps plutôt frisquet, les touristes étaient encore peu nombreux dans les files d'attente aux caisses et à déambuler entre les vestiges pour faire des selfies dans des positions plus ou moins saugrenues. Il est à noter que dans certains sites archéologiques de la Sicile, les drones sont interdits.



La visite du parc coûte 10€ par personne (tarif printemps 2024), mais le parking est gratuit. Vu l'étendue du site, des voiturettes électriques et des audioguides (le tout moyennant finance) sont disponibles à l'entrée. Pour notre part, nous avons simplement acheté le dépliant pour la modique somme de 3€, avec des explications en français largement suffisantes.





À côté du temple d'Héra reconstruit dans les années 1950, deux autres temples gisent au sol. Au premier plan, le temple "F" avec ses colonnes cannelées était probablement dédié à Athéna. En arrière-plan, le temple "G" dédié à Zeus avec sa colonne non cannelée. Il a été détruit par les Carthaginois avant que sa construction ne soit achevé.



Quand on déambule au milieu de ce qui reste de la ville, il est difficile d'imaginer qu'autrefois se dressait une des cités les plus importantes de Sicile, voir du monde grecque. À son apogée, elle comptait plus de 25 000 habitants.





Après cette visite archéologique, nous reprenons la route en direction de Marsala par la SS115. Cette route nationale, qui relie Trapani à Syracuse, longe toute la côte Sud de la Sicile sur une distance de 383 km.



Il faut noter que les Siciliens ont une vision assez particulière du code de la route. Le respect des priorités, à droite comme de gauche, des lignes continues simples ou doubles, des sens interdits, des clignotants pour le changement de direction, des limitations de vitesse, etc. est a priori réservé aux seules touristes, c'est d'ailleurs à ça qu'on les reconnaît.
Un seul conseil, rester vigilant au volant !




Les marais salants de Marsala

La ville est surtout connue pour son vin. Mais la côte, entre Marsala et Trapani, se caractérise par un paysage de salines et de moulins à vent.





Le moulin à vent des salines "Ettore e Infersa" a été restauré et est toujours fonctionnel. Tous les ans, entre les mois de juillet et septembre, le moulin est mis en route pour une démonstration de son fonctionnement.




Trapani

Nous poussons notre périple en direction du Nord, vers la ville de Trapani, sur la côte occidentale de la Sicile.





Les premiers touristes commencent doucement à arriver, on trouve donc encore facilement à se garer sur le parking du port. Mais attention, le préposé veille scrupuleusement et fait l'aller-retour pour vérifier que tout le monde verse bien son obole.





Le centre de la vieille ville est partiellement piétonnier. Dans les ruelles étroites, balayées par un vent frais, on croise peu de monde aux terrasses des bar et des restaurants.



Avant de conclure cette première partie, je vous livre une petite anecdote que j'ai découverte concernant des troubles survenus à Trapani.


Le lundi 11 juin 1906, le journal parisien "Le Matin" titre :
L'émeute de Trapani, quand une ville sicilienne de 40 000 habitants réclame son annexion à la France.
Pour la faire courte, les émeutiers, poussés par la mafia, demande le rattachement de la ville à la France. Toute cette agitation serait due à l'exclusion du parlement italien de Mr Nasi, condamné pour divers faits liés à la société secrète.
Source : Gallica



[full_width]
La Sicile en avril La Sicile en avril Reviewed by claude on 07:11 Rating: 5

1 commentaire

Si vous avez des remarques ou des suggestions à me faire part,
n'hésitez pas à laisser un commentaire.
Le message sera publié après modération :