Une petite balade entre rochers, ruines et tourbières
Créée le 15 mai 1998, la réserve naturelle des rochers et tourbières du Pays de Bitche couvre une superficie de plus de 355 hectares.
Nénuphars et libellules
Cette petite balade débute par l'étang tourbière du Lieschbach. Bien que ce matin le ciel soit un peu couvert, le tour de l'étang offre, quelque soit la période de l'année d'ailleurs, une jolie promenade au milieu d'une nature protégée. La baignade, le canotage et l'accès aux berges sont interdits*. En ce mois de juin, le petit étang, caché au fond d'un vallon tourbeux et cerné par une forêt de pins sylvestres, est presque intégralement recouvert de nénuphars blancs.
L'étang du Lieschbach recouvert de nénuphars blancs.
*Deux (célèbres Parisiens) youtubeurs ont passé outre à l'interdiction de se baigner dans les eaux de l'étang. Ils ont été rappelés à l’ordre par l'office national des forêts par une lettre recommandée à leur société de production. Lire l'article complet sur Le Républicain Lorrain.
Des rochers et des ruines
La seconde étape, toute en montée, nous emmène à travers la forêt, vers les châteaux du Falkenstein et du Herrenstein. Le Falkenstein, plus grand château de la réserve naturelle, est une forteresse semi-troglodytique érigée entre la fin du XIe et le début du XIIe siècle. Il tiendrait son nom du rocher qui surplombe l'entrée et qui fait penser à une tête de faucon. Tel un morceau de gruyère, le rocher de grès, sur et dans lequel a été construit le château, est creusé de nombreuses salles, chambres et écuries troglodytiques.
La tour du puits et la partie sommitale du château avec vue panoramique à 360°.
Le Falkenstein a été édifié par le comte Pierre de Lutzelbourg. À la mort sans descendant en 1150 de Renaud, fils du comte Pierre, le château est partagé entre plusieurs familles. En 1564, le Falkenstein est frappé par la foudre, provoquant un incendie qui ravage en cinq jours toute la partie sommitale du château. Ce qui reste encore debout, est rasé en 1680 par les troupes de Louis XIV.
À quelques pas du Falkenstein, se cache une autre ruine médiévale, celle du château de Helfenstein. Moins spectaculaire et plus discret que son illustre voisin, il n'en reste que de maigres vestiges cachés au milieu d'une forêt de feuillus. C'est un énorme cube de grès qui se présente aux rares visiteurs. La base du rocher garde les traces de sape de sa destruction en 1436. Sur le côté opposé, on distingue un escalier taillé dans la paroi, dont l'accès n'est plus possible.
C'est par hasard que le château été découvert en 1926, par un nommé Adolphe Malye. D'après sa description, la plate-forme supérieure supporte une citerne à filtration et un puits.
Les rares traces visibles du château du Helfenstein.
Les pierres sont encore au menu de l'étape suivante. Celle-ci nous emmène au pied d'un des nombreux rochers ruiniformes qui se dressent sur le sommet du Petit Steinberg. Pour cela, nous retournons à l'étang du Lieschbach que nous contournons. Nous abandonnons provisoirement le chemin (balisage anneau et croix bleue) sur notre gauche et continuons tous droit pour monter vers la crête du Petit Steinberg.
Le rocher de grès, torturé par l'érosion au fil des millénaires, se dresse comme un immense bloc de pierre.
Au moment de redescendre en direction de l'étang, je tombe sur une belle couleuvre à collier, de près 1 mètre de long. De son œil rond, elle m'observe sans bouger. Seule sa langue fourchue, quelle lance dans ma direction, prouve quelle est bien vivante. Avant de poursuivre notre petite randonnée, je la prends en photo pour mes archives.
Pour en savoir un peu plus sur la bête, je me suis rendu sur le site de l'association BUFO qui étudie les amphibiens et reptiles d’Alsace. En fait, ma couleuvre à collier est une espèce différenciée, baptisée Natrix helvetica depuis 2017, la couleuvre helvétique. On l'a dit commune en Alsace notamment dans les zones humides, c'est pourtant la première fois que j'en croise une et bien loin de son habitat naturel.
La couleuvre à collier a été rebaptisée couleuvre helvétique.
Pour la prochaine étape, nous partons en direction de l'étang de Hanau. Le sentier nous fait passer par le collet qui sépare le Grand Steinberg et le Kachler.
D'origine humaine, les étangs de la réserve naturelle occupent des zones marécageuses qui se sont mises en place à la fin de la dernière glaciation, il y a environ 15 000 ans. C'est au XIIe siècle, avec la fondation de l'abbaye cistercienne de Sturzelbronn en 1135 et la construction des châteaux forts ; Waldeck, Falkenstein et Ramstein entre autres, que débutent le défrichement et la création des nombreux étangs par les moines et les seigneurs.
La présence de roselières est un indicateur de pollution. L'étang de Hanau attire de nombreux oiseaux dont le grèbe huppé.
L'étang de Hanau, avec sa tourbière et ses roselières, couvre une superficie de 18 hectares. Il a été transformé en base de loisirs avec hôtel, restaurant, camping et aire de jeux. Ce qui n'est pas vraiment l'idéal pour préserver cet environnement unique, vu le peu de respect que porte certains de nos contemporains à la nature. Il est même question de la mise en place de maisons sur pilotis et la création d’une maison de la nature.
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