Le Spillberg
Le Spillberg - Reinhardsmunster Bas-Rhin le 18/02/2016
Le massif est accessible par la route forestière de Saverne au Billbaum jusqu'à la maison forestière du Haberacker, dominée par les ruines du château d'Ochsenstein.
En bordure du chemin, des franges de glace ornent les rochers prisonniers de l'ombre.
Le sentier, balisé du rectangle bleu du GR531, monte en deux ou trois lacets jusqu'à hauteur d'une clairière, puis s'engage sur la droite, en direction du Geisfels, la première des trois curiosités du Spillberg.
Le givre a blanchi les arbres et les rochers.
Le rocher, détaché de la paroi, s'est arrêté sur un replat au bord du chemin.
Il faut passer sous ces magnifiques pylônes pour arriver au bord du Geisfels.
Du bord du précipice, la vue est magnifique malgré la grisaille. Au loin se dessine le rocher de Dabo, surmonté de la chapelle Saint-Léon.
Une porte pour le paradis
Le nom de Geisfels, "le rocher de la chèvre", rappelle le mythe nordique de la chèvre Heidrun. Elle abreuvait avec son lait les valeureux guerriers du Walhalla, le paradis de la mythologie germanique, ce qui leur conférait l’immortalité. Au fond de la grotte située sous la plateforme rocheuse du Geissfels, attention sont accès est dangereux, se trouverait l'une des quarante entrées du Walhalla. Selon la légende, dans cette grotte se réunissaient les guerriers les plus courageux de Wotan, le dieu nordique, morts sur les champs de batailles en attendant que leurs âmes rejoigne le paradis. Quelques cupules se trouveraient également devant l’entrée de la grotte.
Avec une allure de bonsaï géant, un pin sylvestre, au tronc torturé par le vent, s'accroche au rocher de toutes ses racines.
Une déesse nommée Berchta
#Revenu à la clairière citée plus haut, le chemin non balisé à partir de là, suit la crête du Spillberg jusqu'au rocher de la Spill et le site de vol libre.
Ce curieux monolithe est une formation géologique, constituée d'un seul bloc de grès de 9 mètres de haut. Il se dresse au sommet du Spillberg à 582 m d'altitude au milieu des résineux.
La légende s'est emparée de cette colonne de grès pour en faire le fuseau du rouet de la déesse Berchta, l'épouse du terrible dieu germanique Wotan. Et si vous doutez de cette légende, montez à la Spill par une nuit sans lune, et collez votre oreille contre le rocher, vous entendrez alors le grincement lugubre du rouet!
La forêt du Spillberg où domine le sapin et le pin sylvestre.
Sur le sentier gelé, des pierres creusés de cupules ou gravés de signes mystérieux dépassent du sol.
Site de vol libre de la FFVL sur les hauteurs de Reinhardsmunster.
Par une boucle passant par le carrefour du Billebaum, le chemin se dirige vers le rocher des Pandours.
Au Nord-Est du Spillberg, le rocher des Pandours domine Reinhardsmunster et le Tannenwald.
Dessins et graffitis gravés dans le rocher.
Le "Pandurenlärm" ou grabuge des pandoures
Les pandours sont des mercenaires de l'armée austro-hongroise. Recrutés par l'impératrice d'Autriche Marie-Thérèse, ils étaient sous les ordres du Baron Franz von Trenck et de Franz Léopold von Nàdasdy. De féroce réputation, ils ont combattu dans le nord de l'Alsace lors de la guerre de Succession d'Autriche (1740-1748), qui opposait la France et la Prusse à l'Autriche. Pendant deux mois ils ont massacré les habitants et pillé les villages entre Wissembourg et Saverne.
Fin août 1744 ils quittent la région en repassant le Rhin, et en laissant une très mauvaise réputation derrière eux, à tel point que de nombreux lieux font encore référence à leurs passages en Alsace, dont le Pandurenbuckel à Roeschwoog, le col et le carrefour des Pandours au Nideck, le fossé des Pandours au-dessus de Saverne etc.
C'est le village de Pandur dans le comitat de Pest en Basse-Hongrie, qui a donné son nom aux pandours. À l'origine, cette troupe était destinée pour lutter contre les voleurs et autres bandits de grand chemin.
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