Les rochers de Dieffenthal

Un balcon avec vue sur vignes

Depuis les coteaux granitiques de Dieffenthal, une vue saisissante s'ouvre sur les vignes, les champs, la vallée du Rhin et bien au-delà.

- Le 27 septembre 2016 - Dieffenthal - Bas-Rhin
Texte & photos : Claude_H.

Une petite promenade géologique entre le vignoble où s'activent les vendangeurs et la forêt qui prend doucement une teinte automnale. Le circuit des rochers de Dieffenthal nous transporte quelques millions d'années en arrière, aux premiers âges de la formation des Vosges et de la plaine du Rhin.

Le rocher des Celtes

Il doit son nom à la roche creusée d'une cupule en forme de siège. La légende et la tradition en ont fait un siège d'accouchement. Le rocher domine les coteaux viticoles de Dieffenthal et de Scherwiller.

Sur le sentier des rochers de Dieffenthal.

Les rochers de Dieffenthal sont un affleurement de roches granitiques vieilles de 360 millions d'années. Ce sont les vestiges de l'ancienne chaîne hercynienne ou chaîne varisque, de la période géologique du carbonifère. Il y a 35 millions d'années environ, les Alpes se forment par la convergence des plaques africaine et européenne.

L'Opferstein, le rocher à sacrifices. En forme de cuveau rectangulaire, il est creusé sur le dessus d'une grande et profonde cupule et d'une rigole.

Sous la poussée, les Vosges se soulèvent, et la plaine du Rhin s'affaisse. Phénomène qui se poursuit encore de nos jours au rythme d'environ 7/10ème de millimètres par an. Le futur Rhin qui coulait d'abord vers l'Est et le Danube, se détourne dans un premier temps pour prendre la direction du Sud, du soleil et des plages de la Méditerranée!

La grande cupule de l'Opferstein.

Mais avec l'érection des Alpes, une déviation est mise en place et il change encore une fois de direction. Et c'est seulement depuis 1 million d'années qu'il se dirige vers le Nord, en creusant son lit à travers la plaine qui n'est pas encore l'Alsace.

La Wolfskirche.

Le sommet de l'Église du Loup est couronnée d'un amas de roches. Sur le flanc de la montagne sont disséminés, entre les troncs dénudés des pins, d'autres rochers aux angles érodés. Une carrière de granite a été exploité du moyen Âge jusqu'au début du XXe siècle.

Le Kuhlaegerstein, le rocher du parc à vaches.

Au XVIIIe siècle, l'endroit dépourvu d'arbres, était une prairie de pâture. Le rocher, qui se trouve légèrement en contrebas du sentier ne fait pas pensé à une vache, mais plutôt à une baleine, un cachalot vue de profil pointant la tête hors de l'eau.

Hansel et Gretel.

À l'origine, ces deux rochers n'en formaient qu'un. Au fil des millénaires, les gels et les dégels successifs ont eu raison du rocher. Il y a une quarantaine d'années, il s'est cassé en deux.

Le rocher du Coucou

Dissimulé dans un bosquet au milieu des vignes, le rocher du Coucou ou Kukukstein, a peut être été baptisé ainsi pour sa vague ressemblance avec un oeuf!

Emilestein, le rocher à Émile.

Il devait être bien embêté l'Émile, avec ce rocher planter là au beau milieu de sa parcelle de vigne.

Le Bangerstein est le dernier rocher du circuit avant de retourner au point de départ.

Mais avant de vous laisser reprendre le cours de votre vie, un peu d'histoire sur l'origine du "Schieweschlawe", le lancer de disques enflammés.
Il a lieu tous les ans à la veille du premier dimanche de Carême, au rocher des Celtes. La première mention de ce rite remonte en 1090 à Lorsch, une ville de la Hesse en Allemagne.
Chez les Celtes et les Germains, nombre de rites étaient liés aux rythmes des saisons. Ils vénéraient les éléments astronomiques tels que la lune et le soleil, la course des étoiles et les éclipses afin d'obtenir leurs clémences ou leurs aides.
De nos jours, le Schieweschlawe de Dieffenthal a lieu le 1er dimanche après Mardi-Gras.

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