À la découverte du pays de mes ancêtres

La cascade du Stratzelfelsen

Cette petite balade d'une demi-journée entre vallons et collines, emprunte en partie une randonnée circulaire, anneau bleu et anneau vert, sur les hauteurs de Soucht en Moselle, mais sans passer par le village.
Principalement en sous-bois, cette agréable promenade est à effectuer en été, lors d'une journée de forte chaleur.
Distance de 6 km 500 avec un dénivelé de 171 m.



L'histoire du village en quelques lignes

Soucht est un petit village, niché dans un vallon des Vosges du Nord ou coule les paisibles Suchterbach et Speckbronnbach. Le village est une création assez récente, puisqu'il a été fondé en 1629 autour d'une verrerie. Posé au cœur de magnifiques forêts, Soucht fut en son temps le pays des verriers mosellans, entre le XVe et la fin du XVIIe siècle. La fabrication du verre demande des quantités énormes de bois. Des milliers de stères sont ainsi engloutis chaque année. Au fil des décennies, la pénurie s'installe peu à peu. Puis arrive la guerre de Trente Ans, avec son cortège de massacres, de ravages et de destructions qui met fin à l'industrie du verre. Après l'installation de nouveaux verriers dans le village voisin de Meisenthal au début du XVIIIe siècle, Soucht deviendra la capitale du sabot lorrain au début du XXe siècle, avec pas moins d'une trentaine de sabotiers.






C'est un abri, pas évident à trouver, mais bien équipé et propre, avec tables et bancs, qui sera le point de départ de notre balade.





La petite fontaine du Hollertbrinnel se cache en contrebas du sentier. Son eau est-elle potable ? Un verre, posé sur son rebord pourrait tenter le marcheur assoiffé. Mais sans indication sur la potabilité de la source, il est préférable de s'abstenir.





Un étroit sentier, une longue ligne droite. De chaque côté, de longs fûts se dressent fièrement, où hêtres, chênes, sapins et bouleaux aux branches encore dénudés se mélangent sans retenue.





Au fond du vallon du Dreyersthal, le Maïdelbregel, ou [passerelle des Jeunes Filles], enjambe un ruisselet tranquille. Un peu plus loin vers l'aval, il alimente encore quelques étangs oubliés, puis s'en va se perdre dans le Speckbronnbach.





En parcourant ces forêts et ces collines, j'ai mis mes pas dans ceux de mes ancêtres. Ils étaient sabotiers et laboureurs, ils s'appelaient Thomas et Anne-Marie, Martin et Marie-Ursule ou encore Michel et Odile. C'était il y a bien longtemps, c'était il y a des siècles...





Au fond des vallons perdus, baignants dans la lumière tamisée d'un matin de printemps, les étangs se suivent et se ressemblent. En s'approchant doucement de leurs rives abandonnées, on distingue quelques ombres furtives qui filent aussitôt pour disparaitre dans les sombres profondeurs.En cette fin de matinée il n'y avait pas de vent, l'eau était lisse comme un mirroir.





Dans cette vaste forêt, les sentiers se suivent et se ressemblent, sans jamais se confondre. Ils se coupent et se recoupent, se divisent et se rejoignent, se séparent pour mieux se retrouver puis brusquement plongent ensemble vers le même vallon.





De la petite cascade du Stratzelfelsen, haute de quelques mètres à peine, tombent de minces filets d'eau aux reflets argentés.





Le Spitzestein, ou plus justement la borne qui lui est associée, se dresse exactement sur la limite départementale entre la Moselle et le Bas-Rhin.





Dans la nature rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. Sur ce hêtre mort, les amadouviers, en position horizontale, ont colonisé son tronc après la chute de l'arbre.



Après une descente en pente douce, le chemin remonte fièrement puis décide de partir vers la droite en une courbe bien négocié. Ensuite, il file à découvert, caresse une bosse peu marquée puis frôle un parc à chevaux. Les quatre locataires du lieu nous suivent un instant d'un regard détaché.





Doucement, la fin de cette escapade se dessine. Mais avant, un rapide aller-retour au belvédère du Kuppenberg qui nous offre un point de vue remarquable sur le village de Soucht.





La dernière étape se trouve au pied d'un étonnant arbre au tronc multiple. Sous un tapis de feuilles mortes se cache le Schuhfelsen, [le rocher aux Chaussures]. Ce ne sont ni plus ni moins que des gravures de contours de chaussures. On peut observer des gravures identiques sur un autre rocher affleurant, situé au Nord de Lembach dans le Bas-Rhin.





Avant de clore mon petit récit, j'ai deux ou trois remarques à émettre sur ce parcours. Près du Schuhfelsen, traîne l'épave d'une voiture abandonnée. Là, dans un coin de la forêt, elle n'ira pas plus loin. Dans cette carcasse dépouillée de tous ses accessoires doit se cacher une richesse de souvenirs.
Un peu plus loin, à quelques dizaines de mètres à peine, c'est une espèce d'abri-taudis effondré et probablement abandonné qui attire le regard.
Après la cascade du Stratzelfelsen, certains chemins, pourtant balisés par le Club Vosgien, donc susceptibles d'être fréquentés par des randonneurs, sont encombrés de branchages abandonnés sur place après les travaux de bûcheronnages et parfois difficiles à franchir, gare aux chevilles.



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À la découverte du pays de mes ancêtres À la découverte du pays de mes ancêtres Reviewed by claude on 17:30 Rating: 5

1 commentaire

  1. Cette promenade devait être très agréable, beau reportage, très intéressant et belles photos.

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