De la source de l'Eichel à l'étang du Donnenbach
En ce triste mois de mai, (pluie, vent, orages et fraîcheur), le temps n'est pas aux grandes randonnées. Partout, les sols sont gorgés d'eau par les pluies abondantes de l'hiver dernier, les rivières débordent, les flots submergent les routes et les champs. Et les habitations ne sont pas en reste, jardins sous les eaux et caves inondées. En attendant des jours meilleurs, nous profitons donc de cet arrêt forcé et par un jour sans pluie, un miracle ! pour une petite balade sous le couvert forestier.
- Par moi-même - Publié le 30 mai 2024 - La Petite Pierre - Bas-Rhin
Temps de lecture : un certain temps
René Char est un poète français et résistant sous l'occupation. Durant l'hiver 1939-1940, il était stationné dans les environs de La Petite Pierre.
Le point de départ de cette discrète promenade forestière et poétique, se trouve sur le parking du stade de football de La Petite Pierre. Il se cache derrière la maison forestière de La Petite Pierre sur la route de Petersbach. C'est un circuit un peu tronqué de 12 km que nous avons parcouru, en suivant en partie le sentier poétique René Char.
Sur place, je constate que le parcours du sentier poétique a été modifié et ne correspond plus avec les cartes de randonnée 3714 ET que j'ai consulté. Nous longeons toutefois le terrain de foot sur un chemin balisé du triangle rouge, pour pénétrer de suite dans une belle forêt de hêtre. La température, quoique fraîche sous le couvert forestier, est idéale pour une belle petite randonnée.
Le chemin forestier formant une grande boucle, nous revenons pratiquement à hauteur de notre point de départ. Il faut dire qu'en cours de route, nous avons perdu le triangle rouge, absorbé que nous étions par l'observation d'un chevreuil au bord du chemin. Nous croisons finalement le fameux triangle bleu du sentier poétique, qui part sur notre droite.
Dix minutes plus tard, nous arrivons à la source de l'Eichel. Elle est placée sous la protection d'une statue de l'évêque Saint-Rémy. La source est en réalité celle du Donnenbach. C'est également ici que la batterie de mon appareil photo a décidée de me lâcher. Pour me dépanner, les photos suivante se feront donc avec mon smartphone, au moins il sert à quelques chose !
Notre belle balade tranquille se poursuit à travers le bois où s'activent deux bûcherons. Le sentier, jalonné de poèmes de René Char, se rétrécit en partant vers l'aval, abandonnant la forêt de hêtres pour traverser une belle sapinière.
Dans le vallon du Donnenbach, l'atmosphère change et devient un peu plus sauvage. Un vieux pont en bois traverse le ruisseau transformé en marécage. Seul l'aulne glutineux est capable de vivre plusieurs mois dans ces eaux stagnantes, d'où s'élève une odeur de végétation en décomposition.
Un peu plus loin, rongé par l'humidité, ce sont les vestiges d'un vieux ponton, tout vermoulu et gorgé d'eau, qui s'avance au-dessus du marécage.
Enfin, dans un écrin de verdure, apparaît l'étang du Donnenbach. L'endroit a une certaine magie, baigné d'un silence profond qui semble propice aux légendes. Vers l'autre rive, au ras des berges, barbotent quelques canards colvert, suivis de leurs progénitures.
La première mention de l'étang alimenté par le petit ruisseau, date de 1559. Appelé le "Hauptweyer", il a été creusé en vue de l'exploitation d'un élevage piscicole.
Mais le silence ne dura qu'un temps. Arriva une bête à quatre roues, bruyante et fumante, guidée par un cornac casqué. De ses dents acérées (la bête), elle arrachait l'herbe haute tout autour de l'étang. Le bon sens nous fit déguerpir et retourner vers notre point de départ.
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