La Sicile en avril, suite et fin


Troisième et dernière étape de notre découverte de la Sicile.
La route nationale S115, le fil conducteur que nous suivons depuis le début de notre périple, traverse la campagne sicilienne. De part et d'autre de la route s'étalent des orangeraies, des citronneraies, des oliveraies sans oublier le vignoble.





Mais c'est aussi une succession de travaux avec ralentissement et de déviations. Des ponts et des viaducs, dont certains d'une longueur impressionnante se suivent. D'ailleurs, le projet de construction d'un pont, reliant la Sicile et la Calabre par-dessus le détroit de Messine est relancé, un vieux serpent de mer !
Une déviation, une de plus, nous fait traverser la ville d'Agrigente. Édifiée sur une hauteur, elle n'a rien d'attrayant. Vu de loin ce n'est qu'une succession d'immeubles aux façades délavées. Mais c'est surtout la saleté qui surprend. Le bord de la route ressemble à une décharge publique. Près d'un rond-point, nous croisons même un troupeau de chèvres en divagation ! Passé la ville, nous arrivons enfin aux portes de la vallée des Temples.




Agrigente, la vallée des temples

Une petite file d'attente s'est déjà formée devant l'unique guichet ouvert à l'entrée principale du site, où occidentaux et orientaux se mélangent. Vallée pour certains, colline pour d'autres, le soleil nous gratifie toutefois aujourd'hui d'une agréable chaleur que nous n'espérions plus.



Le temple d'Héra aussi appelé temple de Junon.



Daté du Ve siècle avant J.-C., le temple dédié à Héra, la déesse protectrice du mariage et épouse de Zeus, dresse ses murs dans le bleu du ciel. Le temple a été détruit par les Carthaginois puis reconstruit par les Romains. Plusieurs campagnes de restaurations ont permis sa conservation.



La Via Sacra relie le temple d'Héra au temple de la Concorde.



À l'autre extrémité de la colline, se dresse le temple de la Concorde distant de 700 mètres. Ils sont reliés par la voie sacrée qui longe une ancienne muraille de la ville d'Akràgas. Creusé en partie dans la roche, le rempart daté du VIe siècle av. J.-C. mesurait à l'origine 12 km de long. Les niches creusées dans les parois du mur ont été réalisées entre le IVe et le VIIe siècle ap. J.-C. et servaient de tombeaux.





L'état de conservation des temples d'Agrigente varie selon les dommages causés par les tremblements de terre et par les destructions des envahisseurs. Mais le temple de la Concorde est un des mieux conservés. Il est le seul, après deux mille ans d'existence, qui soit quasiment intacte avec ses colonnes doriques encore debout.





Il était probablement dédié à Castor et Pollux, les fils jumeaux de Léda, mais nés de deux pères différents. Ils sont forts ces grecs ! Léda était également la mère de Hélène de Troie.




Etna nous voilà !

À Agrigente, nous laissons la S115 derrière nous pour monter en direction d'Enna, puis de Catane que nous contournons. L'Etna, avec ses 3300 m au-dessus du niveau de la mer est facilement identifiable, on le voit de loin. Son sommet, par moment se cache derrière d'épais nuages gris, nous laissant un peu perplexe. Et puis comme par enchantement, il réapparaît sur un fond de ciel bleu.





Nous traversons Nicolosi, la dernière ville avant d'attaquer les pentes de l'Etna, le plus haut volcan d'Europe mais aussi le plus actif. La nature du sol change, la terre devient plus sombre. Peu à peu, la végétation se fait plus rare pour finalement disparaître totalement. Sur notre gauche, d'anciens cratères éteints depuis des lustres. La route monte en lacets entre les anciennes coulées de lave.





Enfin, la côte des 1900 mètres apparaît, c'est le (refuge !) de Sapienza. Des hôtels, des restaurants, des boutiques de souvenirs, des vendeurs ambulants, des bus alignés comme à la parade, un téléphérique, un magasin de location de quads, etc. Avec toute cette animation, un peu surréaliste quand même, on pourrait se croire au sommet d'un col alpin ou dans une station de ski, mais pas sur les pentes d'un volcan actif. La dernière éruption de l'Etna date seulement du 12 novembre 2023, il y a 5 mois à peine.





À ce niveau, les cratères Silvestri inférieur et supérieur de l'éruption de 1892, sont facilement accessibles à pied depuis la route. C'est un paysage lunaire, dominé par la couleur ocre des roches et le noir des coulées de lave, figées à quelques mètres de la route.



Il est possible de monter plus haut, d'abord par le téléphérique jusqu'à 2500 mètres puis un bus 4x4 qui prend la relève jusqu'à 2920 mètres d'altitude. Ensuite vient un guide, obligatoire, pour aller encore un peu plus haut. Tout cela se paye, 50€ pour le téléphérique + 27€ le bus soit 154€ pour deux personnes et enfin le guide qui ne travaille pas pour rien non plus. Nous avons choisi de rester aux 1900 mètres. Ce qui est largement suffisant pour admirer le paysage et de toute façon nous n'étions pas équipé pour une telle randonnée.




Taormine

La fin de notre séjour en Sicile se profile. Mais avant de nous envoler vers l'Alsace, on s'offre encore une petite balade dans la ville de Taormine, située au Nord-Est de l'Etna, sur la côte de la mer Ionienne. Elle a été fondée en 403 av. J. -C. par des Grecs.





La vie touristique s'articule principalement le long du Corso Umberto. Bordée de boutiques de luxe et de magasins de souvenirs, la longue ruelle traverse la vieille ville de part en part, depuis la porte de Messine jusqu'à la porte de Catane en passant par la Piazza IX Aprile.





Et voilà, toutes les bonnes choses ayant une fin, nos quelques jours passés en Sicile se terminent ici. Il nous reste encore beaucoup de choses à voir et à faire, mais ça, c'est peut-être pour une autrefois.




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La Sicile en avril, suite et fin La Sicile en avril, suite et fin Reviewed by claude on 17:18 Rating: 5

1 commentaire

  1. Très intéressant comme reportage. La Sicile est chargée d'histoire.

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