Les quatre roches d'Abreschviller
et un site archéologique
Dans la vallée de la Sarre Rouge, à l'extrémité Nord du ban de la commune de St-Quirin en Moselle. Notre balade du jour suit en grande partie le circuit des Quatre roches, qui domine Abreschviller et son petit train touristique.
- Publié le 17 octobre 2024 - Saint-Quirin - Moselle -
Temps de lecture : pas trop long
Texte & photos : Claude_H.
Parsemé de quelques points de vue sur la vallée, ce petit circuit d'une douzaine de km, ne présente aucune difficulté particulière. Notre point de départ se situe à droite, dans une épingle de la D96 à la sortie de Lettenbach.
Notre chemin passe sous le rocher de la Verrerie.
Le balisage anneau rouge, se cache sur le chemin de gauche, à une dizaine de mètres en amont, fixé sur un rocher. De suite, la montée se fait en lacets jusqu'à croiser un chemin qui nous mène à notre première roche, celle de la Verrerie.
Le point de vue de la roche de la Verrerie.
Comme on peut le voir depuis le point de vue du rocher, Abreschviller est, hormis deux ou trois écarts, ce qu'on appel un village-rue traversé par la D44 qui relie Sarrebourg au Donon. Un village-rue est un type d'habitat où les maisons d'un village sont groupées le long d'une rue.
Le chemin s'élargit dans une forêt mêlée, percée des rayons d'un soleil automnal.
Nous revenons sur nos pas et prenons la direction du rocher suivant, la roche des Bœufs, matérialisée par une antenne relais. C'est le calme et le silence qui se remarque le plus, pas de bruit, pas d'échos des routes. Nous marchons sur un sentier que nous ne quitterons plus jusqu'au bas, où nous rejoindrons la route de la Basse Frentz. Mais avant, ils nous faut d'abord passer à la roche du Moulin.
Abreschviller depuis la roche des Bœufs.
Abreschviller, située sur la frontière linguistique, apparaît dans les textes au milieu du XIe siècle, sous le nom d'Ecclesia Elberswyre et dépendant du comté de Dabo. Au XIIIe siècle, le village devient un fief de l'évêque de Strasbourg. Par la suite, le comté passe successivement à diverses branches des Linange-Dabo. Après le rattachement de l'Alsace à la France en 1648 puis de Strasbourg en 1680, le comté est placé sous la juridiction du Conseil souverain d'Alsace. À la Révolution, Abreschviller est incorporé au département de la Meurthe.
Vers la roche du Moulin.
Retour sur le terrain après ces quelques considérations historiques. Au bout d'une longue ligne droite toute en descente, nous arrivons au lieu-dit Basse de la Rouge, qui n'est autre qu'un croisement de chemins. Sur notre gauche, un étroit sentier s'élève en lacets en direction de la roche du Moulin.
Vue sur l'étang d'Abreschviller.
Partant de la roche du Moulin, en quelques centaines de mètres nous rejoignons le point de vue suivant, la roche de la Forge. Mais de vue, il n'y en a aucune. La roche est cernée de toute part de jeunes sapins.
La vue est obstruée par de jeunes sapins.
Déçu, nous revenons sur nos pas. Toujours balisé de l'anneau rouge, la sente dégringole rapidement vers la vallée, passant entre deux énormes rochers formant une porte de pierre.
La porte des rochers.
Nous débouchons sur la route de la Basse Frentz, entre l'étang et les vestiges de l'ancienne forge. Construite au début du XIXe siècle, elle a cessé son activité en 1968 et est utilisée depuis comme remise ferroviaire.
Les vestiges de l'ancienne forge.
Sur la route de la Basse Frentz, après l'étang et le stade municipal, nous abandonnons l'anneau rouge qui remonte sur notre droite en direction de la roche de la Verrerie. Nous suivons alors le disque rouge pour croiser la voie ferrée du petit train touristique d'Abreschviller, déserté en cette saison. Il devrait néanmoins reprendre du service à la fin de ce mois d'octobre pour la fête d'halloween.
Cet ancien train à vapeur servait autrefois au transport des grumes. Il relie le village d'Abreschviller au hameau de Grand Soldat (Soldatenthal), où naquit Alexandre Chatrian (1826-1890) qui formait avec Emile Erckmann (1822-1899) un duo d'écrivains régionalistes.
Passé la rue des Verriers à l'entrée de Lettenbach, nous abandonnons après quelques mètres, la voie ferrée et le ruisseau de la Vieille Sarre, pour monter en direction du Vieux Château, par le chemin des Bornes balisé du disque rouge.
Les armoiries du prieuré de St-Quirin et celles des Linange-Dabo dont on distingue à peine les trois aiglons.
En effectuant des recherches sur l'histoire du Vieux Château, de son véritable nom de château d'Ischeid, j'ai découvert que d'anciennes carrières se trouveraient au point culminant du Streitwald, soit 483 m d'altitude. Malgré mes recherches lors de notre randonnée, je n'en ai trouvé aucune trace. L'extraction du grès au Streitwald était destinée à la construction du château.
De gros blocs de grès marquent l'entrée du château.
Ce n'est qu'en 1979, que les rares vestiges sont attribuées à un château. En 1981, il est identifié comme s'agissant du château d'Ischeid, nom d'un village disparu appartenant au comté de Dabo. Sa construction pourrait se situer entre 1050 et 1150 d'après les quelques vestiges trouvés sur place.
Le site est totalement envahi par la végétation. Les arbres ont poussé, mousses et plantes rampantes ou grimpantes recouvrent les rares traces d'une construction. En contournant le rocher, on découvre à l'extrémité Est, une fosse ou citerne, d'environ 3 mètres de diamètre et de 2 mètres de profondeur partiellement comblée. Sur le côté Nord, c'est un escalier qui monte vers le sommet du rocher.
La dernière étape, avant de rejoindre notre point de départ, est le site archéologique de la Croix Guillaume distant d'environ 1 km. Ma dernière visite du hameau gallo-romain remonte en février 2021.
Après la visite du site, nous prenons la direction du hameau de Lettenbach, puis la D96 en légère montée pour rejoindre notre point de départ.

Bonjour. Très beau site, où l’on prend beaucoup de plaisir à s’y perdre. Les photos sont très belles et on sent qu’il y a de la passion dans ce que vous faites. Bravo !
RépondreSupprimerBonjour et un grand merci à vous pour votre commentaire.
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