Le château du Frankenbourg
par Claude Heitz | La forteresse des Francs | 27 juillet 2013
« Cet article a été mis à jour et complété le 27 octobre 2020 »
Le Schlossberg domine du haut de ces 703 mètres d'altitude, l'entrée (ou la sortie) du val de Villé et du val de Lièpvre. L'origine du château est inconnue. Daniel Specklin*, architecte et chroniqueur de la ville de Strasbourg, attribut la construction du Frankenbourg à Clovis. Une fortification romaine occupait le sommet de la montagne, d'après les trouvailles archéologiques. Des objets remontant à l'Âge du bronze ont également été découverts.
*Né et mort à Strasbourg, 1536/1589. Auteur des Collectanées, chronique strasbourgeoise du XVIe siècle.
L'accès au château peut se faire depuis plusieurs villages des alentours, en suivant les nombreux chemins balisés par le Club Vosgien, dont La Vancelle, Neubois, Dieffenbach-au-Val et Breitenau entre autres. C'est depuis ce dernier que j'ai choisi de monter jusqu'à la ruine du Frankenbourg. Pour les réfractaires de la marche à pied, une route forestière conduit également au col du Schlossberg, où se trouve un abri et des aires de pique-nique.
L'origine du château est totalement inconnue. Ce ne sont que conjectures, hypothèses et beaucoup de fantaisies. Bref, rien de bien solide. Le nom de Frankenbourg n'est réellement mentionné pour la première fois qu'en 1123, dans une charte impériale de Henri V. Mais le nom de Frankenbourg lui-même est sujet à discussion. Les prétendus constructeurs de la forteresse seraient comtes de Saarbrucken. Puis apparaît un nommé Sigebert, qui reçoit le titre de comte de Frankenbourg vers 1153. Arrive enfin une famille de Werde, qui seraient les successeurs des comtes de Frankenbourg. Ces comtes de Werde délaisseront assez rapidement leur château de montagne au profit de leur résidence de plaine à Matzenheim, le bien nommé château de Werde.
Tombé entre les mains de l'évêché de Strasbourg en 1359, le château est engagé (loué) aux Linange, aux Zorm, aux Lützelstein (La Petite Pierre), aux Hohenstein etc. Au fil des siècles qui suivent, il est modernisé et adapté aux armes à feu, avant d'être abandonné peu après la Guerre de Trente ans.
Du col du Schlossberg, le sentier grimpe tout droit vers la forteresse. Avant de pénétrer dans l'enceinte du château, le chemin traverse un éboulis de gros rochers. Ces blocs formaient un mur en pierres sèches, qui délimitait la basse-cour du Frankenbourg située quelques mètres plus haut. Baptisé de "mur franc", l'origine et la fonction de ce mur sont incertaines, mais sa construction pourrait remonter au Xe ou XIe siècle, donc bien avant l'édification du château.
Sept ans ont passé depuis ma dernière visite du château. À l'occasion d'une randonnée autour du rocher du Coucou, je suis retourné flâner quelques moments entre les murs du vieux castel.
Rien n'a changé, si ce n'est l'automne qui a pris ses quartiers sur la montagne. Mais avant de monter au château, je me suis un peu attardé près du mur païen qui ceinture une partie du Schlossberg.
Le long du mur antique, quelques étudiant(e)s en archéologie s’affairent. Blocs-notes et crayons en mains, ils relèvent les dimensions des blocs de pierre et leurs emplacements dans le mur à l'aide de croquis.
Les encoches en queue d'aronde, sont identiques à celles du mur païen qui ceinture le mont Sainte-Odile au-dessus d'Ottrott.
Allez Hoplà, c'est tout pour aujourd'hui, salü bisàmme!
Les milieux que vous fréquentez durant vos randonnées sont fragiles. Faites attention à la flore et ne dérangez pas la faune locale. Emportez toujours vos déchets. La nature vous en sera reconnaissante, et moi aussi!
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