Autour du rocher du Coucou

Dans la forêt de Neubois
entre le Schlossberg et l'Altenberg

C'est le temps des colchiques dans les prés et des cheminées qui fument. C'est le temps du ciel gris et de la pluie, des feuilles qui jaunissent et qui, emportées par le vent, tombent en tourbillonnant. L'été a fait son temps.



- Par moi-même - Publié le 27 octobre 2020 - Neubois - Bas-Rhin
Mis à jour le 06 mai 2024
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Nous sommes quatre à nous élancer sur le parcours de cette randonnée. Cette boucle de 10 km nous a d'abord fait visiter le château de Frankenbourg que j'avais déjà visité en juillet 2013, et son mur païen. Nous prenons ensuite la direction de la roche des Fées, en passant par le carrefour du Stangenplatz (pause casse-croûte) et des Rondes Roches.



De la roche des Fées, nous repartons vers le rocher du Coucou, où nous attend un magnifique panorama sur quatre châteaux; le Frankenbourg, l'Ortenbourg et le Ramstein, avec comme toile de fond la plaine du Rhin. Et au Sud, dominant la ligne de crête, se dresse le Haut-Koenigsbourg.



Chaque pas nous rapproche un peu plus des ruines du Frankenbourg.



Du rocher du Coucou, perché à 856 m d'altitude, c'est une descente rapide qui s'engage, tout en zig-zag vers notre point de départ. Nous passons d'abord par le rocher des Partisans, puis quelques centaines de mètres plus loin, dans une ouverture de la forêt, des rochers anonymes s'avancent comme un balcon au-dessus du Val de Villé et du Val de Lièpvre.



De nombreux sentiers de randonnées passent par le col du Schlossplatz.



Des étudiants en archéologie en plein travail de relevé et de sondage.



Le mur païen du Frankenbourg est une enceinte, faite de gros blocs de grès, assemblés par des tenons en bois en forme de queue d'arronde. On trouve ce même système sur le mur païen du mont Ste-Odile. La datation des deux murs est controversée; époque gallo-romaine, mérovingienne ou même celtique pour certain. Des blocs de l'enceinte ont servi pour la construction du château.



Trois mortaises sont visibles sur ce gros bloc qui a glissé en contrebas du mur.



Certains esprits farfelus ont crus voir deux menhirs dans ces deux piliers de portail.



Les mystères du Schlossberg

En 1631, en pleine Guerre de Trente ans, le Grand-Chapitre de la cathédrale de Strasbourg, fait transporter son trésor au château pour le mettre à l'abri des Suédois. Lorsque ceux-ci se présentèrent devant la porte du Frankenbourg, le trésor aurait déjà été transféré à St-Dié. Mais...



Du haut du Frankenbourg, vue sur le Val de Lièpvre. La Vancelle se cache dans un repli de la montagne.



Un autre mystère plane au sommet du Schlossberg. D'après un radiesthésiste chercheur de crypte, une salle souterraine inconnue se cacherait sous le château du Frankenbourg. Outre la crypte, qui d'après le chercheur ne serait pas vide, il aurait également identifié des galeries sous le donjon. Et si le fameux trésor serait toujours là, caché dans les sous-sols du château ?



Le donjon du XIIIe siècle et des vestiges de bâtiments romans adossés à l'enceinte Ouest.



Le château a été construit au début du XIIe siècle par les comtes de Saarbrücken, qui prendront alors le nom de Frankenbourg. En 1359 il revient à l’évêché de Strasbourg. Il est frappé par la foudre en 1582, et occupé par les Suédois en 1632. Il est laissé à l'abandon après le Guerre de Trente ans.



Vue sur Neubois depuis l'enceinte Nord.



Le Stangenplatz est un important carrefour de sentiers, mais aussi une aire de repos, même si l'état des bancs et tables laisse un peu à désirer.



Après une pause casse-croûte bienfaisante au Stangenplatz, nous repartons en direction des Rondes Roches et de la roche des Fées par le GR532.



Déjà les premiers rochers recouverts de lichens et de mousse, apparaissent au-dessus de nous, cernés par les hauts sapins.



Tous les chemins, ou presque, mènent aux Rondes Roches, ou Löjelefelse (les tonnelets) en alsacien.



Des monolithes de grès, sculptés par les mains expertes de la nature.



La roche des Fées. Des racines serpentiformes cours sur les rochers, donnant de faux airs de bonzaï aux arbustes un peu rachitiques.



Pour les habitants francophones des vallées alentour, la plateforme avait des pouvoirs magiques, d'où le nom de fées donné aux rochers. Au contraire, pour les populations de langue alémanique, ils avaient plutôt une réputation maléfique, et étaient surnommés Hexenfelsen (rocher des sorcières) ou Heidenkeller (la cave des païens).



La roche des Fées. Peuplé de fées, de sorcières ou de rien du tout, l'endroit offre une magnifique vue panoramique sur les forêts environnantes.



C'est une marche tranquille d'une heure environ, qui nous mène au merveilleux pylône... Euh, pardon, le magnifique rocher du Coucou, avec son à-pic vertigineux d'une trentaine de mètres de haut. De là-haut, à 855 m d'altitude, une vue superbe s'ouvre sur le Frankenbourg en contrebas, mais aussi, plus loin, sur les châteaux de l’Ortenbourg et du Ramstein. Sans oublier le Haut-Koenigsbourg, et la plaine du Rhin jusqu'à la Forêt-Noire.



Le rocher du Coucou. Un balcon ouvert sur la vallée du Rhin.



Les derniers rayons d'un soleil automnal, illuminent le château du Haut-Koenigsbourg. Photo prise depuis le rocher du Coucou.



L'Ortenbourg avec son impressionant donjon de 30 mètres de haut et son voisin le Ramstein, cerné par les échafaudages.



Là, presque à porté de main, le Frankenbourg, posé au milieu d'une forêt aux couleurs de l'été indien.



La roche des Partisans. Ce rocher, ou plutôt cet abri sous roche, a été utilisé par des réfractaires, probablement au S.T.O, lors de la Seconde Guerre Mondiale.



Le rocher sans nom. La plateforme de grès s'ouvre sur La Vancelle et le Chalmont.



Après ce dernier arrêt, c'est une longue descente en lacets qui s'engage. Il est plus de 17 heure, mais avec le passage à l'heure d'hiver quelques jours auparavant, les ombres s'allongent au rythmne du soleil qui descend sur l'horizon. Le silence se fait dans les rangs. Sans lampe de poche, dans cette forêt inconnue, il ne s'agit pas de lambiner en cours de route si on veut arriver à la voiture avant la nuit noire.



C'est un mur de pierres sèches, défait, disjoint, écroulé en un torrent rocailleux qui s'écoule le long de la pente.



Un dernier rayon de soleil transperce la forêt et vient mourir sur un vieux muret écroulé. À flanc de montagne, sur l'étroit sentier parsemé d'obstacles et qui semble ne plus finir, nous avançons de lacet en lacet. Au-dessus de nous, derrière nous, la nuit peu à peu se rapproche et nous encercle. En file indienne, nous marchons les yeux vissés successivement sur le sol et sur l'horizon qui se referme. Enfin un dernier crochet, un dernier virage, et nous voilà de retour à notre point de départ.



Allez Hoplà, c'est tout pour aujourd'hui. Vous pouvez reprendre une activité normale, Salü Bisàmme!




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Autour du rocher du Coucou Autour du rocher du Coucou Reviewed by claude on 16:32 Rating: 5

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