Des picos aux piscines naturelles

Un dernier regard sur Funchal

Pour la visite du centre et de la côte Nord et Est de l'île, nous avons loué une Nissan Micra. La petite voiture sans prétention, s'acquitte de sa tâche sans rechigner et ne craint pas les routes en lacets. Elle nous a conduit des piscines naturelles du bord de mer, jusqu'au sommet des Picos acérés, culminant à plus de 1800 m d'altitude.

- Par moi-même - Mis à jour le 02 juin 2024 - Madère - Portugal
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Après les formalités d'usage, nous prenons la direction de la côte Nord de Madère. Nous ignorons le tunnel d'Encumeada et filons par une petite route en lacets, vers le col de l'Encumeada et son point de vue, le "Miradouro".

Posé à une altitude de 1007 mètres, à mi-chemin des côtes Sud et Nord, le point de vue, cerné par les pics volcaniques, offre une vision panoramique de l'île et sur des cultures en terrasses visibles en contrebas. En raison de son altitude, la température y est plus fraîche et une petite laine n'est donc pas superflue.

Du col, c'est la plongée vers le bord de l'océan et les plages de galets de São Vicente où viennent s'écraser les vagues venues du large. Ici, l'eau est nettement plus agitée que sur la côte Sud. C'est le domaine des surfeurs et des pêcheurs.

Avant de quitter São Vicente, une visite des grottes d'origine volcanique s'impose. Malheureusement, le jour de notre passage, nous avons trouvé porte close. Déçus et dépités, nous avons donc poursuivi notre balade vers l'Ouest en direction de Porto Moniz, le long de l'océan.

De la côte Nord et ses falaises déchiquetées, le regard se perd vers le grand large où le bleu de la mer se confond avec le bleu du ciel. Là-bas, loin vers le septentrion, au-delà de cette immensité liquide, plus aucune terre ne se dresse devant nous, avant... l'Islande.

Quelques tunnels plus loin arrive Porto Moniz, avec ses étonnantes piscines naturelles, creusées dans la roche volcanique où l'eau est sans cesse renouvelée par les marées.

Nous reprenons la route, cette fois-ci vers l'Est où nous attendent Santana et ses maisons typiques, les palheiros. Ensuite, par un aller-retour se sera le pico do Arieiro situé au centre de l'île et pour finir, la pointe de São Lourenço.

Des palheiros, ils n'en restent plus que quelques-unes et ne sont plus habités. Elles ont été transformés en magasin de souvenirs. L'architecture de ces petites maisons est vraiment particulière, avec leurs couleurs et leurs toits de chaume en pente qui descendent presque jusqu'au sol.

De Faial, nous gagnons le pico do Arieiro par la ER 103 jusqu'au croisement de Poiso. La ER 202 prend le relais et nous conduit jusqu'au pied de la boule blanche de l'antenne radar. Ce qui nous confirme que nous sommes bien au sommet du pico à 1818 m d'altitude, le troisième sommet de Madère. La route, assez sinueuse est toutefois en très bon état.

De cette hauteur, la vue bien dégagée offre un panorama exceptionnel de 360° sur les sommets déchiquetés et les vallées des alentours. Des images, actualisées toutes les 5 minutes d'une webcam sur le pico do Arieiro, sont visibles ici.

De la verticalité nous passons à l'horizontalité en quelques kilomètres. C'est un changement radical qui nous attend. Alors qu'une grande partie de Madère est plutôt verdoyante et humide, la pointe de São Lourenço est désertique et aride, balayé par le vent du Nord. Elle se trouve presque totalement dépourvue de végétation.

La presqu'île, une sorte d'appendice de 9 km de long, ne se trouve qu'à 660 km des côtes d'Afrique. On dirait un bout de Sahara perdu au milieu de l'océan. C'est un étonnant paysage minéral, marqué par des coulées de lave noire et rouge sur le fond bleu de l'Atlantique.

Le soleil sur le déclin éclabousse l'océan de ses rayons rougeâtres. Le soir tombe doucement. Il tombe bien d'ailleurs, et juste au bon moment pour remplacer le soleil dont le lent déclin laisse à penser qu'il ne passera pas la nuit.