Le château du Frœnsbourg
par Claude Heitz | Une visite au Frundesberg | 14 octobre 2019
Mi-octobre, l'été joue les prolongations. Lacs, étangs et ruisseaux sont au plus bas, et le manque de pluie a tari bon nombre de sources. Le soleil, déjà haut dans le ciel illumine la paroi orientale du Frœnsbourg. C'est une magnifique barre de grès rouge qui se dessine à travers le feuillage.
Accroché à la paroi, un escalier métallique permet l'accès au sommet de la ruine. Sur la gauche, c'est une passerelle qui relie un rocher isolé à la barre de grès principale. Une boucle du GR53 nous fait passer au pied de la falaise, de près de quarante mètres de haut, absolument impressionnant!
Château en partie troglodytique, le Frundesberg occupe déjà en 1235 le sommet de la barre de grès. Plusieurs familles se partagent la forteresse jusqu'au milieu du XIVe siècle. L'un d'eux, Reinhard de Sickingen, accusé de brigandage, provoque le siège et la destruction du château par une alliance de seigneurs. Par la suite, il passe aux mains des Fleckenstein.
L'exploration de la ruine passe par un large fossé, qui du côté Nord sépare l'assise du château du reste de la montagne. Et comme presque à chaque visite de ruines, je découvre des choses assez surprenantes (bien qu'avec le temps, plus rien ne me surprend). Ici, c'est un enjoliveur de roue de voiture qui traîne près d'un panneau d'information. Pourtant, aucune route ne passe à proximité.
L'eau devait être une des préoccupations principales des occupants des châteaux de montagne. Indispensable à la vie, l'accès à cette ressource n'était pas aussi aisé qu'il y paraît. Les principaux moyens pour obtenir ce précieux liquide étaient aux nombres de trois ; les sources extérieures, les eaux de pluie et enfin les eaux de suintement et de ruissellement.
Au Frœnsbourg, c'est une salle protégée par une herse, qui donnait accès au puits taillé dans le rocher, à hauteur du fossé. Juste en face de l'entrée de cette salle, une petite niche a été creusée dans la paroi.
À l'extrémité Nord de la barre rocheuse et faisant face à la montagne, se dressait jadis le donjon. Avec l'avènement des armes à feu et notamment l'apparition des bouches à feu au XIVe siècle, le donjon a été démonté et remplacé par une plateforme d'artillerie vers la fin du moyen Âge.
Au fil des siècles, les enjeux de domination territoriaux se déplacent sur une plus grande échelle, et la forteresse de montagne sombre peu à peu dans l'oubli, bien avant la conquête française.
Les milieux que vous fréquentez durant vos randonnées sont fragiles. Faites attention à la flore et ne dérangez pas la faune locale. Emportez toujours vos déchets. La nature vous en sera reconnaissante, et moi aussi!
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