Le canal de la Bruche - 2ème partie
une nature à préserver
Les quelques forêts alluviales situées entre le Canal et la Bruche faisaient partie, il y a encore une cinquantaine d'années, du Ried de la Bruche. Aujourd'hui, ces zones se réduisent comme peau de chagrin, il n'en reste plus grand-chose, que de quelques fragments. Tous ces sites ont été largement industrialisés et les prairies de fauches ont été transformées en champs de maïs, de betteraves, de choux et de blé.
Pic épeiche mâle.
Pour les chevreuils, l'amour est dans le pré entre le mois de juillet et le mois d'août.
Le déversoir entre Kolbsheim et Hangenbieten, servait à maintenir un niveau d'eau optimal pour la navigation sur le canal. Entièrement reconstruit en 2015, l'ouvrage en béton armé a été recouvert de pierres de parement en grès des Vosges.
L'écureuil roux, ici en habit d'hiver, est un hôte discret du canal.
La maison du pêcheur.
Couple de bernache du Canada. La bernache a été introduite en Europe au XVIIe siècle comme oiseau d'agrément.
Bras morts, îlots éphémères, petites plages de sable ou de galets se succèdent. À chaque crue, les berges de la Bruche sont remodelées. La forêt, à l'aspect de jungle amazonienne, est tout ce qui reste du ried de la Bruche. Néanmoins, la rivière est restée un cours d'eau à l'état sauvage. Et depuis quelques années, avec l'aménagement de passes à poissons, le saumon est de retour dans la rivière.
Goupil est de sortie et file à travers champs, en quête de quelque chose à se mettre sous la dent.
Couple d'oies de Guinée, également appelées oies de Chine.
La maison éclusière n°9 à Oberschaeffolsheim.
Le chevreuil se rencontre partout même dans les champs cultivés. Très craintif, il se sauve au moindre mouvement suspect.
Le ragondin est originaire d'Amérique du Sud. Il peut peser jusqu'à 9kg. Introduit en France au XIXe siècle pour sa fourrure, on le trouve aujourd'hui sur la totalité du territoire. Peu farouche, on le croise facilement dans les eaux stagnantes ou à faible courant comme les marais, les étangs, et bien sûr le canal de la Bruche. Le ragondin peut être porteur de la leptospirose.
Une vanne de décharge et d'irrigation.
L'eau du canal servait également à l'irrigation des terres agricoles, notamment les prairies situées entre le canal et la Bruche en aval de Kolbsheim. Ces lâchés d'eau, très réglementées, étaient généralement effectués au mois de juillet, après la fenaison. Et les champs ainsi inondés disparaissaient sous des dizaines de centimètres d'eau.
Le héron cendré a failli disparaître de nos régions pendant la deuxième moitié du XXe siècle. Il est protégé depuis 1975.
J'aime dans la lumière grise et froide de l'aube, me glisser le long des berges silencieuses de la rivière immobile.
Le grand cormoran.
On le croise dans tout le ried de la Bruche, perché sur un arbre ou sur des pylônes électriques, mais jamais au sol. Son régime alimentaire étant essentiellement à base de poissons, sa présence n'est pas très appréciée des pêcheurs. Bon nageur avec ces pattes palmées, le grand cormoran pêche en plongée, où il peut rester plus d'une minute avant de refaire surface. Il était au seuil de l'extinction entre le XIXe et le XXe siècles.
La maison éclusière n°10 d'Eckbolsheim date du XVIIIe siècle. L'écluse a été restaurée et consolidée en 1910 comme l'indique la date gravée dans une pierre. Elle a fonctionnée jusqu'en 1953.
Poussins de canards colverts.
Le canal au lieu-dit Niederholtz à Eckbolsheim.
Une visite royale
Dans sa tournée d'inspection des places fortes dans l'est de la France, en Bourgogne et en Alsace, Louis XIV, après avoir visité dans la matinée du 26 juin 1683 la citadelle de Strasbourg et le fort de Kehl (annexée par la France entre 1678 et 1698), prend la direction de Molsheim. Le roi, suivit de toute sa cour, long cortège de carrosses et de cavaliers chamarrés et bigarrés, longe le canal pour une visite d'inspection. Car aux yeux de Louis XIV, le cours d'eau pourrait également avoir une importance militaire. Ces dimensions, certes modestes, ne peuvent être franchies ni par la cavalerie, ni par l'infanterie, et ce fait sera confirmé en 1744 lors de la guerre de succession d'Autriche, où le canal a permis de bloquer une armée ennemie.
Le roi semble satisfait de sa visite et le 29 juin 1683, toute la cour quittent Molsheim pour prendre la direction de Bouquenom (Sarre-Union).
Prise d'eau du Muhlbach de Koenigshoffen. Il alimentait le moulin de la Chartreuse et le moulin du Kupferhammer.
L'écluse double n°11 à la Montagne-Verte, est la dernière écluse du canal de la Bruche.
Nous voici arrivée à la fin d'une belle promenade bucolique de près de 20 km, à la confluence de trois cours d'eaux. La Bruche et le canal se mêlent à l'Ill à la hauteur du Murhof, le nom d'une ancienne ferme qui se tenait ici au XVIIIe siècle à la Montagne-Verte.
Sources:
-Notices historiques, statistiques et littéraires sur la ville de Strasbourg, de Jean-Frederic Hermann, 1817.
-Bulletin municipal n°16 d'Eckbolsheim. 1981.
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