Le fort de Mutzig

Publié le 06 juillet 2014

Dinsheim-sur-Bruche Bas-Rhin -

Une plongée dans les entrailles d'un fort hors du commun, une construction hors norme, comme on dit de nos jours. Où l'imagination et les dépenses sans limites sont disponibles, quand il s'agit d'anéantir ses semblables, simplement pour la folie des grandeurs de certains de nos dirigeants, passés et présents, et futurs aussi !
Dès l'armistice signé en 1871, et l'annexion de l'Alsace-Moselle entérinée par le Traité de Francfort, les premiers projets pour défendre les nouveaux territoires conquis sont étudiés.

Le Namenstein à l'entrée du fort de Mutzig.

En 1893, sont donnés les premiers coups de pioche de la "Feste Kaiser Wilhelm II", et qui deviendra bien plus tard le fort de Mutzig. Les travaux vont se poursuivre jusqu'en 1917. C'est un puissant groupe fortifié constitué d'un ensemble de casernes, de batteries cuirassées, d'abris de combat et de tranchées couvrant 252 hectares et pouvant accueillir près de huit mille hommes, qui est construit sous terre, dans la colline dominant Mutzig.

Le point de départ pour la visite guidée du fort.

C'est l'équivalent d'une ville moyenne qui pourrait vivre ainsi en toute autonomie, sous la colline pendant plusieurs semaines. La zone restaurée ouverte aux publiques, ne représente qu'un dixième de la surface totale du fort.

Dans les couloirs du temps...

Une galerie de forme ovale résiste mieux qu'une galerie traditionnelle aux explosions des obus. Dans le sol courent les canalisations des eaux potables et usées, et des câbles électriques.

Système de ventilation électrique pouvant être actionné par des manivelles de secours.

Lits superposés sur 3 niveaux d'un abri d'infanterie.

Un modèle expérimental de "Fahrpanzer" monté sur rail, qu'on pourrait traduire par poste d'observation blindé roulant.

Un des 4 puits, actionné par un système de pompe électrique, qui alimente en eau potable un abri d'infanterie.

Plusieurs cuisines étaient réparties sur l'ensemble du fort, au plus près des principaux ouvrages.

Le pétrin électrique fabriqué par Werner & Pfleiderer de Stuttgart.

Le pain est l'alimentation de base du soldat. C'est pourquoi le fort dispose d'une boulangerie moderne avec pétrin électrique et un four à charbon.

Le four en métal de la société Wieghorst & Sohn de Hambourg, équipe également la "Kaiserliche Marine".

Le tableau de commande d'une des centrales électriques.

En 1914, le fort est équipé de 4 centrales électriques fonctionnant grâce à des moteurs diesel. Elles sont réparties entre les forts triangulaires, une batterie d'artillerie et un abri d'infanterie.

Chaque centrale est équipée de quatre moteurs monocylindres diesel. 

À côté de la centrale électrique, se trouve l'atelier de maintenance équipé d'une perceuse, d'une fraiseuse, d'un tour.

La visite se poursuit par l'hôpital du fort. C'est un ensemble de plusieurs salles et chambres prévues pour les opérations, les pansements, le stockage, etc.

Un petit musée a été installé dans une des salles du fort.

Aucune intimité n'est de mise dans des latrines sans portes ni murs, où seul règne la promiscuité et les odeurs.

Enfin le retour à l'air libre sous un ciel bleu.

Un "Fahrpanzer" équipé d'un canon à tir rapide.

Un abri de tranchée.

La cloche d'observation et les 4 canons de 105 mm de la batterie à bouclier n°1.

Début août 1914, l'infanterie française avance sur Wisches, Lutzelhouse et Urmatt. Les canons de la batterie à bouclier de la "Feste Kaiser Wilhelm II" ouvrent le feu sur Urmatt, et envois un total de 291 obus sur l'infanterie française qui recule en direction du Donon. Ce sera la seule action de combat du fort de toute la guerre.


L'entrée du fort est payante, et les visites ne se font qu’accompagner d'un guide.

Quelques liens utiles:
Le fort de Mutzig - Mission Centenaire 14-18
Le site (minimaliste) de l'Association Fort de Mutzig
La Feste Kaiser Wilhelm II (le fort de Mutzig) sur lieux-insolites.fr

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Les milieux que vous fréquentez durant vos randonnées sont fragiles. Faites attention à la flore et ne dérangez pas la faune locale. Emportez toujours vos déchets. La nature vous en sera reconnaissante, et moi aussi!