En passant par le Bernstein

Un château en granit construit sur un rocher où logeait une famille d'ours.

Cette petite randonnée de 6 km 500, prend son envol au Schulwaldplatz, dans la forêt de Bernstein. Depuis Blienschwiller, suivre la D203 en direction de Saint Pierre-Bois et Villé. À 150 m avant l'intersection avec la D253, prendre à gauche la route forestière du Bernstein sur près de 2 km 800 pour arrivé au parking du dit Schulwaldplatz. De là, poursuivre à pied en direction du Käsmarkt.



- Claude - 01 juillet 2013 - Dambach-la-Ville - Bas-Rhin
Mis à jour le 26/11/2022




L’association les amis du Bernstein assure la sauvegarde et la mise en valeur du château.



Le Kaesmarkt, le marché au fromage en alsacien.


Il tient son nom du marché qui se tenait à cet endroit alors que la peste sévissait dans la vallée. Les paysans des villages environnants venaient y vendre leurs produits fermiers.


Apparue en Asie, la peste noire atteint les pays d'Europe du Sud en 1347. En ce temps-là, l'Alsace était un important lieu de passage, une sorte de rue du commerce, entre l'Italie au Sud, et les Pays-Bas au Nord. La mort noire remonte ainsi jusqu'en Alsace où elle se propage en 1349. Les habitants de Dambach ne pouvant s'approvisionner que de l'autre côté de la montagne, c'est sur le col qui conduit au Val de Villé, que l'on allait acheter les vivres que les paysans apportaient, sans oser s'avancer davantage dans la crainte de la contagion.



La fosse à loups du Bernstein.


Non loin du château, sur la gauche du chemin, se trouve cette curieuse fosse ressemblant à un puits, probablement un piège à loups.



De Dambach-la-Ville aux Galeries Lafayette

Le 24 avril 1864, naît à Dambach-la-Ville Théophile Bader, issu d'une famille de petits commerçants. En 1870 c'est la guerre, et avec la défaite de la France, l'Alsace est annexée à l'empire Allemand. Il passe alors en France avec toute sa famille. Ses études universitaires achevées, il se lance dans les affaires. En 1894, avec son cousin Alphonse Kahn, il ouvre un petit magasin au coin de la rue Lafayette et de la rue de la Chaussée d'Antin à Paris. Enfin, le 1er septembre 1899, il fonde la Société anonyme des Galeries Lafayette, avec le succès qu'on connaît.



L'entrée du château de Bernstein. Un pont-levis protégeait jadis le portail d'entrée.


La construction du Bernstein, par les comtes d'Eguisheim-Dabo, se situe au début du XIIIe siècle. En 1227 il est assiégé et pris par les troupes de l'évêque de Strasbourg, Berthold de Teck qui revendique la succession de Gertrude de Dabo, unique héritière d'Albert II de Dabo-Moha, comte de Metz, de Dabo, d'Eguisheim et de Moha. Le château restera aux mains de l'évêché de Strasbourg jusqu'au milieu du XVIIe siècle.



Comme un navire échoué sur les hauts-fonds, le château de granit, à jamais immobile, traverse les siècles en silence, prisonnier de son rocher qui l'a vu naître.



Un large escalier mène au haut château depuis la basse-cour.



En 1217 le château est mentionné dans une chronique du moine Richer de l'abbaye de Senones. Il conte l'histoire singulière de la vie de débauche, menée par le frère du duc Thiébaut de Lorraine, Mathieu (Maheu) de Bitche, évêque défroqué de Toul.
Voleur, bandit et incestueux, il vit avec une nommée Saledia qui n'est autre que sa fille, née d'une liaison avec une religieuse. Saledia sera emprisonnée au château du Bernstein. Mathieu, assassin de son successeur à l'évêché de Toul, trouvera d'abord refuge au Bilstein, avant d'être lui-même occis par la main de son oncle dans les environs de Rambervillers.



Vue sur la tour romane, depuis le sommet du donjon.



Des fenêtres géminées éclairent l'intérieur du logis seigneurial.



Cinq fenêtres romanes, étroites sur l'extérieur mais évasées vers l'intérieur.


Au pied de la ruine, un long couloir voûté, creusé dans le granite donne accès à une citerne souterraine, alimentée par une source. Au nord du site se trouve une enceinte en pierre, que certains ont atribuée à un château primitif du Xe siècle. Des sondages effectués en 2015 sur le mur, font pencher la balance pour une construction beaucoup plus récente, et qui se situerait autour du XIVe siècle.



Le puits. L'accès à la citerne est protégé par une grille cadenassée.



À la faveur d'une trouée dans le couvert forestier, une vue panoramique s'ouvre sur le Staufenberg, la montagne du Haut-Koenigsbourg, d'où seul le donjon carré émerge.


Sortie du château, et juste en face de celui-ci, le sentier balisé du disque bleu, grimpe en quelques lacets et en contournant le Dachfirst, vers le rocher Bellevue, le bien nommé.



Vers le Sud-Ouest, c'est le Schlossberg avec le Frankenbourg à son sommet qui se détache sur un fond de ciel bleu.



Le Hagelstein. La roche de gneiss prend des teintes rosées.



Le Falkenstein. Le rocher de granite culmine à 544 m d'altitude. Le Falkenstein est un site d'escalade conventionné. Vers le Sud, se dresse la silhouette du château de l'Ortenbourg.



Le château de l'Ortenbourg domine la ligne sombre de la forêt du Rittersberg.



Du Falkenstein, la vue plonge sur le sommet du Gallienstein.



La Waldkappel. La petite chapelle en bois du XIXe siècle se cache au milieu de la forêt du Bernstein.



Le long du sentier du retour, entre la Waldkappel et le Schulwaldplatz, de vieilles bornes rappellent les anciennes limites territoriales, dont les armoiries de Dambach-la-Ville, avec un sapin stylisé.



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En passant par le Bernstein En passant par le Bernstein Reviewed by claude on 15:30 Rating: 5

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