Les châteaux c'est fort
Le château fort, symbole de la féodalité.
L'Alsace dit-on, est une des régions qui compte le plus grand nombre de châteaux-forts, en ruine assurément. Mon intérêt pour les châteaux, principalement de montagne, débute en même temps que mes premiers pas de randonnées dans les Vosges alsaciennes.
C'est une ligne continue de ruines castrales de près de 190 km de long, qui coiffe les collines du piémont. De l'Engelbourg au Sud, édifié sur les hauteurs de Thann, jusqu'au Loewenstein au Nord sur la frontière allemande, j'en ai exploré pas moins de soixante et onze. N'ayant pas encore eu le loisir de les visiter, je laisse de côté pour le moment les trois châteaux du Jura alsacien, que sont le Landskron, le château de Ferrette et le Morimont.
Les premiers castels apparaissent autour de l'an mil. Ils sont bâtis en bois sur une assise en pierre, comme le Koepfel au-dessus d'Ottrott ou le Petit Ringelstein près d'Oberhaslach. Au fil des siècles et avec l'évolution des armes et notamment des bouches à feu, ils sont transformés en véritables forteresses de pierre, tels que nous les voyons de nos jours, du moins ce qu'il en reste.
Certains de ces châteaux de montagne, notamment dans les Vosges du Nord, ont été édifiés dans des endroits les plus reculés, en des lieux aussi improbables que les sommets d'énormes barres de grès inaccessibles. Leurs constructions défient l'imagination. Que d'inventions et de prouesses techniques ont été nécessaires à ces artisans et ouvriers d'un autre temps; architectes, charpentiers, tailleurs de pierre, maçons, forgerons, etc.
Au fil des siècles, ces sentinelles de pierre ont passé entre bien des mains, ont subi bien des occupations, ont été l'objet de querelles et de combats, de sièges et de destructions.
Petit à petit, les châteaux de montagnes sont abandonnés. Trop chers à entretenir, loin des centres urbains, leurs occupants désertent ces demeures inconfortables, froides et humides au profit de leurs résidences urbaines. Les grandes heures des châteaux forts sont passées. Pour la plupart d'entre eux, commence alors un long cheminement vers l'oubli, dans le silence et la solitude. Ouverts aux quatre vents, ils subissent les outrages du temps et des hommes.
Aujourd'hui il n'en reste plus que des pans de mur fissurés, écroulé,
envahi par les hautes herbes et le lierre. Inaccessibles, dissimulées
aux regards, leurs ruines sont devenues des lieux propices aux mystères
et aux légendes. On raconte qu'en ces lieux isolés se retrouvent
sorcières, fées et autres créatures fantastiques. Ils sont devenus des
lieux de promenades et de flâneries dominicales. Et de dégradations
aussi!
Parcourir ces ruines chargées d'histoires et rongées par les siècles, c'est partir pour un voyage hors du temps, dans un monde de rêveries où l'imagination, sans cesse, se débat entre la réalité et l'illusion. De leurs murs se dégage un charme irrésistible, un mélange indéfinissable de pure et de mystérieux. Les plus chanceux d'entre eux, et ils sont peu nombreux, se retrouvent aux mains de bénévoles. Regroupés en associations, ils tentent de faire revivre, un tant soit peu, leur histoire et de consolider et de sauvegarder ces vestiges, pour les générations futures.
Les milieux que vous fréquentez durant vos randonnées sont fragiles. Faites attention à la flore et ne dérangez pas la faune locale. Emportez toujours vos déchets. La nature vous en sera reconnaissante, et moi aussi!
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