La Tête de Bipierre ou les Hautes Chaumes du pays de Salm

Une balade vivifiante sur les crêtes


Le soleil était au rendez-vous pour cette belle randonnée printanière, qui nous a conduit du col de Prayé à la Chapelle de Bipierre et les hautes chaumes du Pays de Salm. Les magnifiques paysages et les très beaux chemins nous ont accompagnés du début jusqu'à la fin de cette sortie. Et rien de tel pour nous faire oublier, pendant quelques heures, l'actualité anxiogène liée à la crise sanitaire.



- Par Claude - Publié le 01 avril 2021 - Entre Moussey et Granfontaine - Vosges-Bas-Rhin - Temps de lecture : une certaine durée
Mis à jour le 05 juillet 2024




Pour se rendre au col du Prayé : Depuis le col du Donon, prendre la direction de Raon sur Plaine. Juste après le virage à droite, après le restaurant "Le Donon" et la résidence "Le Faucon", prendre la route forestière à gauche en direction du col du Prayé, sur environ 5 km et se garer.



Le sentier en sous-bois monte au rocher de Bipierre depuis le col de Prayé.



Du col, nous suivons le chemin balisé d'un anneau bleu, qui monte en sous-bois vers le rocher de Bipierre à 860 m d'altitude. Avant de redescendre de quelques mètres vers la Chapelle qui se situe sous le rocher, nous continuons tout droit jusqu'au bout du promontoire d’où une vue magnifique s'ouvre les monts de la Haute Vallée de la Bruche et sur le massif du Donon.



Le Donon depuis le promontoire du rocher de Bipierre.



En me tournant vers le Sud, et juste au-dessus de la ligne sombre des sapins, se dessine dans le lointain mais facilement identifiable grâce à son hôtel-restaurant qui trône à son sommet, le Hohneck, encore recouvert en se début de printemps, d'un beau manteau blanc.



Vers le Sud se dessine le massif du Hohneck.



Sous le promontoire, l'érosion a creusée plusieurs cavités dans le grès, dont une petite grotte, à droite de deux niches en forme de sièges. Une multitude de petites croix ont été gravées dans la roche, d'où le nom de Chapelle de Bipierre. Certaines de ces croix pourraient datées de l'époque mérovingienne, d'après le panonceau fixé à proximité.



La base du rocher appelé La Chapelle de Bipierre.



De retour sur le sommet du rocher, nous prenons la direction de la Tête de Bipierre qui culmine à 901 mètres, que nous atteignions en quelques minutes. C'est une vue panoramique de 360° qui s'ouvre à l'Ouest sur la plateau lorrain, et vers l'Est la Haute Vallée de la Bruche avec le Champ du Feu et le mémorial du Struthof.



Peu fréquenté, notre itinéraire emprunte des sentiers parfois rendu glissant et boueux par la fonte de la neige encore présente par endroit.







Le sentier de crête suit l'ancienne frontière franco-allemande de 1871, encore matérialisée par les bornes marquées du « F » pour la France d'un côté, et de l'autre du « D » pour « Deutschland ».



Une des nombreuses bornes frontières disséminées sur la Tête de Bipierre.



Au sommet de la Tête de Bipierre, de nombreux rochers sont disséminés entre les bruyères et les touffes d'herbe desséchées. Sur certains de ces rochers, quelques cupules, d'origine de tout ce qu'il y a de plus naturel, mais qui font toujours autant fantasmer, sont visibles.



La Haute Vallée de la Bruche, et dans le lointain on devine la ligne sombre de la Forêt Noire.



Les hautes-chaumes, exploitées jadis par des métayers anabaptistes, sont parsemées de bruyères, à peine dégagées de l'épais manteau blanc qui les a recouvert durant l'hiver. Néanmoins, elles donnent une coloration qui tranche avec le vert des sapins, le bleu du ciel et de rares, très rares nuages blancs.



Quelques rochers épars au milieu des bruyères, donne une ambiance de mystère dans un paysage de lande nordique.



Ici, dans l'espace vide des hauteurs, là où le temps s'écoule avec lenteur, règne le calme et le silence absolu. Rien ne vient troubler ce pur moment de quiétude. L'étroit sentier que nous suivons permet de ne pas quitter des yeux le panorama qui nous entoure, au risque parfois de trébucher !





L'étape suivante nous conduit vers la Tête des Blanches Roches. Le sentier de crête, de plus en plus étroit et caillouteux, bifurque à angle droit vers l'aval. Quelques plaques de neige cachent les inégalités du terrain, parfois douloureux pour les chevilles.



Un large chemin forestier, sans nom, nous conduit vers l'aval en direction des Pierres à Bassins.



En aval des Blanches Roches, le sentier débouche sur un large chemin forestier, bordé de magnifiques sapins ornés d'énormes pommes de pin. Nous laissons ici l'anneau bleu partir vers la droite, tandis que nous suivons cette fois-ci, la croix rouge et le disque vert, direction les Pierres à Bassins.



Attention, ne vous laissez pas induire en erreur. Sur plusieurs panneaux, un petit farceur a gratté le "P" de Chatte Pendu pour le transformé en "F" comme Fendu !



Quelques centaines de mètres plus loin, un sentier s'engage sur la gauche dans le sous-bois, en longeant une parcelle grillagée. Une sombre sapinière prend le relais et nous conduit aux pieds des rochers creusés de belles et grandes cupules.



Tout étonnant qu'ils soient, ces bassins, ou cupules, n'en déplaisent à certains, ne sont que le résultat de l'érosion et du jeu de la nature depuis des millions d'années.



Une petite avancée rocheuse devient un abri sous roche, le moindre caillou légèrement redressé se transforme en menhir, un rocher creusé d'une petite dépression est qualifié d'autel à sacrifices etc. Décidément, les fantasmes de certains n'ont pas de limite.



Notre ballade se poursuit toujours à l'ombre de la sapinière. Un panneau de lieu-dit du Club Vosgien, nous informe d'ailleurs que nous sommes dans la région des hautes chaumes à environ 900 m d'altitude.



Une parcelle de forêt totalement dévastée.



En poursuivant sur notre sentier, nous arrivons au-dessus d'une vaste zone totalement dégagée. À grand coup de tronçonneuse et d'engins forestiers, toute une zone de la forêt a été complètement rasée, je dirais même dévastée. L'ouverture ainsi créée, permet d'apercevoir sur la crête opposée, les ruines du château de Salm, la Tête Pelée et la Chatte P(F)endue.



Sur la crête opposée se devinent les faibles vestiges du château comtal de Salm.





Les Hautes Chaumes sont de vastes espaces ouverts où s'étalent des rochers érodés, parfois creusés de cupules, et entrecoupés de sous-bois.



À l'ombre des sapins, des plaques de neige résistent encore aux chauds rayons d'un soleil printanier.



Un peu plus loin sous couvert forestier, c'est un curieux rocher affleurant qui attire l'attention. Il est gravé d'une inscription difficilement déchiffrable. Malgré nos tentatives, nous n'avons pu en extraire que ces quelques mots : PHILOSOPHIE PHYSIOLOGIE SOCIOLOGIE ........ SON LES SCENES ..... A PRATIQUER MAIS CELA CACHE UN GRAND BIEN POUR LE SIMPLE D'ESPRIT.



Le texte énigmatique, et difficilement déchiffrable, a été gravé sur un rocher par un auteur tout aussi mystérieux.



On ne marche pas vite, nous prenons notre temps. Autour de nous, tout n’est qu'harmonie et beauté un peu sauvage. Le ciel et la terre respirent la pureté. L’air est chaud, juste ce qu'il faut. Rien ne vient troubler le bien-être qu’on sent monter en son cœur. En ce début d'avril, la vie reprend ses droits.





Les Hautes Chaumes du pays de Salm, sont de vastes étendues dégagées, situées aux alentours des 900 mètres d'altitude. À leur point culminant à 933 m, appelé la Haute Loge, trône un petit abri rond en pierre. Le sommet de la Haute Loge a servi de repère lors d'un partage en 1598 des 12 chaumes situées entre le col de Prayé et Champenay, dont Bipierre et la Chatte Pendue.





Le sommet de la Haute Loge à 933 m d'altitude, est occupé par un abri rond en pierres sèches. Mais en raison du couvre-feu, nous serons malheureusement obligés de rebrousser chemin avant de pouvoir l'atteindre.



Un sentier empierré, où l'assise d'un muret, du moins ça y ressemble, bordé de chaque côté d'un fossé.



Nous arrivons à la limite de notre promenade. Il est temps de faire demi-tour et de repartir en sens inverse, la route est encore longue...





La nuit sera bonne, comme toutes les nuits après une journée de promenades et de découvertes. Demain, c’est le cœur léger et serein qu’on reprendra le cours de nos vies, le regard perdu sur l’horizon, la tête encore sur les sommets.



À présent nos déplacements sont limités, et nos randonnées se réduiront à quelques balades autour de chez nous. Mais bientôt nous repartirons sur les magnifiques chemins et sentiers des Vosges, et qui sait alors jusqu'où nos pas nous mèneront.



Allez Hoplà, c'est tout pour aujourd'hui, salü bisàmme!




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