Une promenade dans la petite Camargue alsacienne
par Claude Heitz | Dans la jungle du Rhin | 24 septembre 2021
Il y a quelques jours, je vous parlais des rochers d'Istein sur l'Île du Rhin au Sud de Kemps. La suite logique est donc une promenade dans la réserve naturelle de la petite Camargue d'Alsace.
Entre Mulhouse au Nord et Bâle au Sud, la petite Camargue alsacienne est une réserve naturelle protégée, localisée dans l’ancien lit majeur du Rhin. Forêts alluviales, prairies humides, marais, vasières et sources phréatiques sont les reliques de la jungle rhénane d’avant la canalisation du fleuve au XIXe siècle.
Avant ces grands travaux, le fleuve était constitué de nombreux méandres et de multiples bras et faux bras. À chaque crue, qui pouvait atteindre plusieurs kilomètres de large, des îles et des presqu'îles se faisaient et se défaisaient et les eaux alimentaient des marais insalubres.
Paludisme, épidémies, disettes et famines étaient les conséquences habituelles des inondations et des crues du Rhin. Les plus grandes causaient la disparition de villages entiers.
Une douzaine d'observatoires sont répartis sur l'ensemble de la réserve. Certains d'entre eux étaient occupés par des chasseurs d'images en grande tenue, équipés d'appareils photo montés de tube de canon. Un ou deux regards un peu hostiles et méfiants se tournèrent vers nous à notre arrivée et un même mutisme répondit à notre "bonjour". À l'évidence, nous n'étions pas les bienvenus !
Mais qu'importe, la place est à tout le monde. Cet accueil plutôt froid, ne m'a pas empêché de prendre quelques belles photos, dont celle d'un magnifique balbuzard et d'un héron, en train de faire trempette.
Les arbres morts encore debout sont un abri pour les oiseaux lorsqu’ils viennent nicher. Ils sont aussi le refuge de nombreux insectes. En se décomposant par l'action des champignons, des petits animaux et des bactéries, le bois mort vient nourrir le sol, créant ainsi de précieux éléments nutritifs essentiels pour les jeunes arbres et pour les autres plantes.
Outre quelques canards colverts, cormorans et autres foulques macroules, il me semble distingué trois tadorne casarca, au premier plan sur la photo. Originaire d'Asie, il paraît que quelques spécimens se soient échappés d'un élevage en Suisse et ont fait souche.
Allez Hoplà, c'est tout pour aujourd'hui, salü bisàmme un bis bàl !
Les milieux que vous fréquentez durant vos randonnées sont fragiles. Faites attention à la flore et ne dérangez pas la faune locale.Emportez toujours vos déchets. La nature vous en sera reconnaissante, et moi aussi!
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