À la découverte des rochers et des pierres gravés du pays des verriers et des sabotiers.

par Claude Heitz | Au pays du grès et des forêts | 03 octobre 2021

Soucht - Meisenthal Moselle

Les Vosges du Nord, c’est le pays du grès, des forêts et des collines. Celles-ci ne dépassent guère les 581 m d'altitude au Grand Wintersberg. La couche de grès atteint par endroits 600 m d’épaisseur. On y trouve donc de magnifiques rochers sculptés et de hautes falaises de grès.


Le Deiwelsfelsen.

Les villages de Soucht et de Meisenthal, se situent en limite des départements de la Moselle et du Bas-Rhin. Cerné par les profondes forêts du pays de Bitche, dans le Parc naturel régional des Vosges du Nord, les deux villages, qui se cachent au fond du vallon du Suchterbach, sont une création relativement récente.


La Pauluskapelle, la chapelle Saint-Paul, marque l'emplacement d'un village disparu du nom de Eidenheim.

Soucht a été fondé en 1629 par un certain Léonard Greiner, venu y établir la première verrerie avec l'autorisation du comte de Deux-Ponts-Bitche. Le village actuel de Meisenthal n'est fondé qu'en 1702 par les verriers venus du site voisin de Soucht.


Les vestiges de la Heidenkirche, une église fortifiée du XVe siècle.

Une petite incursion dans le département du Bas-Rhin, sur le ban de la commune de Butten pour découvrir la Heidenkirche, le dernier témoin d'un autre village disparu nommé Birsbach.


Le Jaegerfelsen.

Sur les hauteurs qui enserrent le vallon, quelques rochers façonnés par le temps, émergent au milieu des arbres. Il y a là les rochers du Jaegerfelsen (le rocher du chasseur), du Deiwelfelsen (le rocher du diable), du Heidenfelsen (le rocher des païens), situé un peu trop près des premières maisons du lotissement du Neudorf et le Kammerfelsen (le rocher aux chambres).


Le Heidenfelsen.

Mais d'autres vestiges, d'un passé plus ou moins lointain, se découvrent au hasard des promenades, comme le Spitzenstein (le rocher pointu), les ruines de la Heidenkirche (l'église des païens), la Pauluskapelle (la chapelle Saint-Paul), le carrefour de la Colonne, le Breitenstein (la pierre des Douze Apôtres) et enfin la pierre des Trois-Pierres (le Dreipeterstein).


Le Spitzenstein.

Le Spitzenstein, improprement baptisé de (menhir), ressemble plus à une stèle ou à une borne frontière. Souvent faussement associé à la culture celte, les vrais (pierres longues) existaient depuis plusieurs milliers d'années avant l'arrivée des Celtes.

Dans la (Revue des Etudes Anciennes) de 1932, cette pierre levée est décrite comme étant une borne frontière entre la (Gallia Belgica) et la (Germania). Quelques croix maladroitements gravées dans le rocher montre qu'il a été christianisé. Dans la niche, était placée une statuette de la Vierge aujourd'hui disparue. On distingue sur un côté de la pierre, la date de 1572 sous la lettre A, et les initiales GR entrelacées. Les habitants des environs venaient encore, vers la fin du XIXe siècle déposés des pièces de monnaies.


Le sentier balisé de l'anneau rouge, entre la route forestière de la Colonne et le Kammerfelsen.


Le Kammerfelsen.

Un des plus remarquables rochers est le Kammerfelsen. Sa base est creusée de petites cavités ou chambres, qui lui ont donné son nom. Il aurait servi de refuge aux habitants des villages alentour.


Le Dreipeterstein, sur le chemin forestier de la Colonne.

C'est trois rochers de grès, qui à l'origine n'en formaient qu'un, sont recouverts de toutes sortes de graffitis, ainsi que les blasons des Hanau-Lichtenberg et des ducs de Lorraine, avec la date de 1608.


Le carrefour de la Colonne.

À cet emplacement se dressait une autre pierre, détruite pendant la Seconde Guerre mondiale. Sur le côté de la place, se trouve une petite stèle gravée de quatre personnages en relief, mais sans indication sur son origine. La colonne se trouve en retrait de la D37 et n'est pas visible de la route, qui relie Wingen-sur-Moder dans le Bas-Rhin à Goetzenbruck en Moselle.


Le Breitenstein, ou rocher des Douze Apôtres.

L'origine de ce monolithe de grès, haut de 4,40 m, se perd dans la nuit des temps. Il semblerait toutefois qu'il ait marqué la limite des territoires entre les tribus des Médiomatriques et des Triboques. Bien plus tard, il a servi de borne frontière entre le duché de Lorraine et le comté de Hanau-Lichtenberg. En 1787, a été rajouté un bloc de grès portant les gravures des douze apôtres.


Le site des fouilles de l'Erlenkopf.

Dans la forêt de l'Erlenkopf, à proximité du Breitenstein, ont été découvert en 2011 les vestiges d'un hameau médiéval du XIVe siècle. Le site a probablement déjà été occupé durant la préhistoire.


Localisation des rochers et autres curiosités autour de Soucht et Meisenthal.

P.S. Le village de Soucht m'est particulièrement à coeur, puisqu'il s'agit du berceau de mes ancêtres maternelles. Voir sur mon blog de généalogie : Des récits et des vies


Allez Hoplà, c'est tout pour aujourd'hui, salü bisàmme un bis bàl !



Les milieux que vous fréquentez durant vos randonnées sont fragiles. Faites attention à la flore et ne dérangez pas la faune locale. Emportez toujours vos déchets. La nature vous en sera reconnaissante, et moi aussi!



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