Du Pfaffenlapp au Breitberg
une vieille famille seigneuriale
La forêt domaniale de Haslach s'étend sur plusieurs communes, dont Niederhaslach, Heiligenberg, Oberhaslach et Still. Est c'est justement dans la forêt de cette dernière dont il est question aujourd'hui pour notre balade découverte. D'abord l'étonnant rocher du Pfaffenlapp suivit du rocher du Breitberg.
- Publié le 27 juillet 2024 - Le Pfaffenlapp - Still - Bas-Rhin -
Temps de lecture : pas trop long
Claude_H.
Départ du parking du col des Pandours. Le chemin forestier, rectangle jaune-blanc-jaune, se dirige vers l'aval, en direction du carrefour des Anlagen où se croise plusieurs chemins de randonnée.
Il y a quelques années encore, une petite aire de repos avec banc et table agrémentait le carrefour, comme sur la photo ci-dessus. Aujourd'hui, il n'en reste plus rien, dommage !
En ces temps où le massif vosgien est victime de la surfréquentation organisé et par le manque de respect de la nature par certains, ce n'est peut-être qu'un mal pour bien.
Du carrefour, nous partons sur la gauche en direction d'un autre carrefour, celui du brigadier Jérome. Le large chemin s'élève, sans excès, au milieu d'une belle forêt de sapins et de hêtres d'où pointent quelques rochers solitaires.
Du carrefour, le chemin s'enfonce dans la forêt. Ici aussi, les tronçonneuses ont frappé. Des déchets de coupe sont entassés sur les côtés. Les roues des énormes engins ont, comme toujours, défoncées le chemin qui ne ressemble plus à rien. Heureusement que le sol est sec, sinon c'était le bourbier garanti.
Un passage entre un chaos de roches, empilées par endroits et dispersées à d'autres, forme comme une porte d'entrée. Au sol, des rochers fracturés dessinent une allée aux pavés disjoints.
Enfin apparaît le surprenant rocher du Pfaffenlapp. Il est matérialisé par deux énormes blocs de grès, façonnés par l'érosion et posés au bord de l'abîme, à 650 mètres d'altitude.
Du bord du précipice, une vue panoramique s'ouvre sur la forêt domaniale de Haslach et bien au-delà, vers le Donon et les monts de la haute Vallée de la Bruche. En face du Pfaffenlapp se dresse le Ringelsberg. Sur sa crête, masqué par de hauts sapins, on peut apercevoir, pour qui sait regarder, les rares vestiges du château du Grand Ringelstein.
Une petite touche d'histoire
Fief de l'évêché de Strasbourg jusqu'en 1789, Still faisait partie du bailliage de Schirmeck. Dans un document de l'an 773, Charlemagne confirme l'église de Strasbourg dans la possession des biens qu'elle détient dans la vallée de la Bruche. Le rocher du Pfaffenlappenfels servait alors de pierre d'abornement.
La généalogie des Pfaffen-Lappen s'écrie en pointillé et se perd dans les méandres de l'histoire. Cependant j'ai trouvé quelques documents aux Archives départementales du Bas-Rhin, dans lesquels il est question d'un sieur Pfaffenlapp.
En 1516 est signée une convention entre le sieur Pfaffenlapp et le village de Still, sous l'autorité de l'évêque de Strasbourg, Guillaume III de Hohnstein, concernant plusieurs différents au sujet de fossés et de terres.
En 1543 un litige concernant une franchise de charge d'un bien situé à Still entre Diebold Pfaffenlapp et le village de Still.
1614 - Johann Philipp Boos de Waldeck l'aîné et sa femme Margareta née Roth de Wanscheid vendent pour 300 florins et 10 reichstaler à Friedrich Bock de Gerstheim un bien appelé Pfaffenläppisch gutt, qu'ils ont hérité de leur mère et belle-mère Adelheid Roth de Wanscheid née Pfaffenlapp de Still, consistant en champs et prés à Gerstheim et rapportant 10 rézeaux d'avoine.
Il est également question d'un château à Still, qui appartenait d'abord aux Seigneurs de Still, une lignée de ministériel, déjà présente au XIIè siècle et qui s'éteint au début du XVè siècle. Apparaissent ensuite les Pfaffenlapp qui s'éteindront en 1612. Le château passe ensuite aux Zorn de Bulach et finalement aux Reich von Platz. Il est vendu en 1785 et finira détruit.
Étonnamment, je n'ai trouvé aucune légende, aucun récit qui pourrait se rapporter à cet endroit reculé, perdu au milieu de nulle part.
Mais notre petite promenade ne s'arrête pas là. À quelques minutes de marche seulement se trouve le rocher du Breitberg, alors pourquoi se priver ! Le sentier bien tracé, se faufile entre les sapins.
Quatre marches, taillées à même la roche donnent accès au promontoire du Breitberg. Sur une des marches est gravée le mot "COUP" et le nombre 63 en chiffre romain ! Noyé au milieu des pins sylvestres, la vue sur la vallée depuis le rocher est malheureusement obstruée par la végétation.
À l'arrière du promontoire, au milieu des sapins et des pins sylvestres, s'étend un vaste chaos de rochers moussues. Une légère brume flotte au-dessus de ce dédale, favorisée par l'humidité des derniers jours. Aucun sentier ne mène à travers ce labyrinthe à l'aspect fantomatique.
Dissimulée par un jeune sapin, une petite ouverture, entre deux gros blocs superposés, a attiré mon attention. Après quelques contorsions, j'ai réussi à me glisser dans l'ouverture. À l'intérieur, c'est un espace conséquent qui se dévoile. En d'autres temps, la petite grotte aurait pu être un endroit idéal pour dissimuler une tanière de loup.
Cette balade s'achève ici. Le retour peut s'effectuer par le même itinéraire qu'à l'aller. Soit retourner jusqu'au carrefour du brigadier Jérôme et suivre en face le chevalet rouge, puis au croisement suivant prendre à gauche la croix rouge jusqu'au parking des Pandours.
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