Coup dur à Corfou
L'idée d'un voyage à Corfou me trottait dans la tête depuis un moment. J'avais préparé notre itinéraire, remplissant des feuilles volantes avec des notes et des idées d'endroits magnifiques à découvrir. Louer une voiture pour deux ou trois jours pour explorer les recoins les plus reculés de l'île. Je nous imaginais déjà sous le chaud soleil méditerranéen, zigzaguant en ce mois d'octobre sur les routes sinueuses, découvrant des plages isolées et des villages pittoresques.
- Du 7 au 17 octobre 2025 - Corfou - Grèce -
Par Claude_H.
Dès les premiers jours, nous devions prendre le bus pour visiter la ville de Corfou. J'avais lu tant de choses sur son architecture vénitienne et son ambiance méditerranéenne. Nous promener dans les ruelles étroites, déguster un café sur une terrasse ensoleillée, cela promettait d'être enchanteur. Un peu plus au sud de la ville, il y a l’Achilleion, la résidence d'été de Sissi, l'impératrice d’Autriche, un lieu qui semblait tout droit sorti d'un conte de fées. Les jardins luxuriants avec vue imprenable sur la mer.
Deuxième photo d'une demi-journée de vacances à Corfou
Monter au sommet du mont Pantokrator et admirer une autre vue imprenable sur la mer Ionienne, la spectaculaire formation rocheuse du canal d'Amour ou encore partir à la découverte du fort byzantin d'Angelokastro.
Nous avions également prévu de prendre un bateau pour découvrir Paxos et Antipaxos, deux petites îles dont la beauté sauvage était célébrée dans de nombreux guides. On nous avait vanté la transparence des eaux et les paysages côtiers à couper le souffle. J'imaginais déjà plonger dans ces eaux cristallines et flâner sur les plages désertées par les touristes en cette saison.
Chaque détail était parfaitement orchestré, du moins sur le papier et dans ma tête. Les réservations étaient faites, les horaires vérifiés, et l'impatience grandissait à mesure que le départ se rapprochait. Tout était prêt, restait à voir si la réalité serait à la hauteur de nos rêves.
Un vol de 2 h 1/2 sans histoire depuis l'aéroport de Bâle-Mulhouse jusqu'à Corfou, puis transfert à l'hôtel. Et là, dès le lendemain de notre arrivée à l'hôtel, la tuile, l'accident, le drame et la fin des vacances, avant même qu'elles aient vraiment commencé. Cela s'est joué en une fraction de seconde. Une marche non signalée, sur laquelle plusieurs personnes ont également déjà trébuché sans heureusement en arriver à chuter, et donc mal négociée, et tout bascule.
Troisième et dernière photo d'une demi-journée de vacances à Corfou
Elle n'avait aucun moyen d'éviter la chute, le choc contre le montant de la porte fut brutal. Les secours arrivèrent rapidement et leur constat fut sans appel : fracture de l'humérus du bras gauche. Le verdict est confirmé par le médecin des urgences de l'hôpital public, radiographie à l'appui.
Et la galère commence
Dans un contexte d'urgence palpable, la situation de mon épouse était préoccupante, car elle risquait de perdre l'usage de sa main. Le médecin, qui parlait français, bien que conscient de la gravité, nous a laissé le choix entre deux options. La première consistait à procéder à une opération sur place, mais il a précisé qu'il ne pouvait pas nous fournir de délais précis quant à la réalisation de cette intervention. La seconde option était de retourner en France afin qu'elle puisse bénéficier des soins nécessaires dans un environnement médical plus familier.
Première surprise. À la sortie de l'hôpital public, le médecin fait signer une décharge à mon épouse, mais refuse de nous fournir le compte rendu d'hospitalisation, document pourtant indispensable pour la prise en charge par l'assistance. Malgré notre insistance, il refuse de nous le remettre. Nous retournons donc une première fois à l'hôtel en taxi (20€) avec un simple DVD en poche, ce qui ne nous est d'aucune aide.
Nous contactons de suite Mondial Assistance, l'assistance médicale de notre carte bancaire, pour l'ouverture d'un dossier de prise en charge. Une liste de documents nous est demandée, dont le compte rendu d'hospitalisation que nous n'avons pas. Notre correspondant nous informe que sans compte rendu il ne peut créer de dossier et qu'il faut nous débrouiller pour l'obtenir.
Nous contactons alors par téléphone Zoé, la représentante de Fram-Plein Vent, pour lui faire part de notre mésaventure ainsi que du refus du médecin de nous fournir le compte rendu d'hospitalisation. D'origine grecque, Zoé maîtrise le français de manière satisfaisante. Comprenant notre désarroi, elle se propose de se rendre à l'hôpital pour demander le précieux document où nous la rejoignons par taxi (20€).
Après quelques palabres, le médecin accepte finalement de rédiger le compte rendu d'hospitalisation ainsi que le certificat "Fit to Fly" qui soit dit en passant ne nous sera d'aucune utilité. Retour à l'hôtel (15€ !). En possession de tous les documents, nous recontactons Mondial Assistance pour la création du dossier.
La suite n'est que stupeur et incompréhension. Le choix nous paraissait pourtant évident, c'était demander un rapatriement sanitaire. Mais voilà, le médecin de Mondial Assistance refuse au vu de la gravité de la fracture et qu'elle doit impérativement se faire opérer sur place. Et de toute façon nous apprendrons quelques jours plus tard qu'il n'y a pas de rapatriement sanitaire de prévu sur des vols low cost !
Avec le bras plâtré mais sans médicament pour atténuer la douleur, elle devra attendre le lendemain soir pour voir enfin arriver une ambulance. Sans un mot, on nous transporte dans une clinique privée nommée "Clinic Alexander Mastoras" de la ville de Corfou. Après les examens de routine, elle est opérée dès le lendemain.
Nous voici donc coincés pour les huit prochains jours dans un hôpital de Corfou. Je passe sur les détails et tous les obstacles rencontrés, notamment la langue, durant ces quelques jours passés entre les quatre murs d'une clinique grecque et les rapports parfois tendus et houleux entre nous et Mondial Assistance. J'émets également de grandes réserves sur la qualification du personnel médical de la clinique. Seringues qui tombent par terre, piqûres sans désinfections préalables, perfusions mal réalisées, etc., ainsi que l'hygiène en général qui laisse à désirer. Le câble électrique du lit médicalisé rafistolé avec du chatterton, le radiateur de la salle de bain rouillé et le meuble piqué par l'humidité, etc. Et je ne parle pas des abords de la clinique. Seul le chirurgien semble maîtriser pleinement son métier.
Et encore une boulette évité de justesse la veille de la sortie de l'hôpital. Une infirmière me charge d'aller acheter des médicaments pour mon épouse, afin qu'elle puisse poursuivre son traitement encore quelques jours. En vérifiant l'ordonnance, rédigée en grec, je constate qu'elle est destinée à un autre patient. À l'aide de grands gestes, j'arrive à lui faire comprendre son erreur.
Nous passons donc les huit jours suivants dans une chambre d'hôpital, où la communication avec le personnel médical est plus que laborieuse. Pour ma part, pendant que mon épouse se remet de son opération et se repose, je me retrouve à faire de fréquents allers-retours en bus cette fois-ci (2,50€ le trajet) entre l'hôpital et l'hôtel. J'en profite également pour prendre des repas à l'hôtel, ceux de la clinique laissant à désirer et étant largement insuffisants pour un adulte normalement constitué, et acheter quelques fruits frais, raisin, kiwis, prunes, etc., les repas en étant dépourvus.
Enfin, le 15 octobre, soit l'avant-veille de la fin de nos vacances, on nous laisse sortir de la clinique à la condition que le transfert vers l'hôtel se fasse en taxi (40 €). Et rebelote, la clinique nous refuse le compte rendu d'hospitalisation. Qu'importe le compte rendu, nous voulons maintenant rentrer en France et en finir avec cette galère. La sortie marquait un tournant dans notre séjour, nous permettant de retrouver un semblant de normalité et de (profiter) des derniers instants de nos vacances.
Il y aurait également beaucoup à dire sur le niveau d'hygiène et de sécurité de l'hôtel. D'abord les chats, il y en avait partout. Le jour de notre arrivée, nous en avons trouvé un dans notre chambre, les femmes de ménage ayant la mauvaise habitude de laisser la porte-fenêtre donnant sur le balcon entrouverte. Dans la salle à manger, ils sont là, matin, midi et soir à quémander autour des tables sans que cela ne dérange le personnel de l'hôtel. J'ai vu uriner un matou contre le mur de la terrasse devant les yeux ébahis d'une touriste. Un autre, sauter sur une table et manger les restes dans l'assiette d'une dame partie chercher un déssert. En dehors des heures de repas, ils trainent près des poubelles à fouiller dans les détritus !
Dans notre chambre, pas de téléphone ni de plan d'évacuation en cas d'incendie n'est affiché.
Cerise sur le gateau
Durant ce séjour forcé, nous devons souvent joindre les différents intervenants par téléphone, autant en France qu'en Grèce. À tout hasard, mon épouse compose le 555 pour vérifier si nous ne dépassons notre forfait, en principe illimité. Et là, surprise, FREE, pour ne pas le nommer, nous informe que nous sommes redevables de la somme pour hors forfait de 132,78 €.
Ainsi se termine nos vacances de rêve.
Il nous faudra attendre notre retour en France et début novembre pour vérifier le bien-fondé de ce montant sur la facture. Et là, re-surprise, toutes nos communications, en France comme en Grèce, sont égales à 0€, donc aucun hors forfait. Sauf que sur la page 2 on nous réclame 60,51€ pour de l'internet depuis l'Albanie, où, soit dit en passant, nous n'avons jamais mis les pieds, plus une avance sur consommation de 72,27€, soit un total de 132,78 €.
Depuis notre retour en France, plusieurs courriers en recommandé et par mail ont été expédiés aux différents protagonistes pour des demandes d'explications ou de remboursements le cas échéant.
Donc affaire(s) suivre...
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Reviewed by claude
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14:50
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Eh bien, quelle galère. 😒
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