Le Maimont

Le Maimont, un champ de bataille oublié de la Seconde Guerre mondiale

Il y a des lieux, des endroits qui, à première vue, n'ont rien de bien particulier, et pourtant. Le Maimont fait partie de ceux-là. Ce n'est, à priori, qu'une simple colline, recouverte d'une forêt de hêtres, au milieu d'autres collines, elles aussi recouvertes de hêtres, de chênes et de sapins.

- Par moi-même - Publié le 30 octobre 2019 - Niedersteinbach - Bas-Rhin
Mis à jour le 16 avril 2024
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Le Maimont, qui culmine à 513 m d'altitude, est traversé par la frontière franco-allemande, matérialisée par une borne marquée du "F" pour France, on l'aura deviné et du "B"pour Bavière, ce qui paraît moins évident. Initialement un duché, la Bavière, devient un royaume créé par Napoléon Ier en 1806.

La frontière est matérialisée par la ligne blanche tracée sur le dessus de la borne.

Sous le premier Empire, le Palatinat (Pfaltz en allemand) était alors un territoire Français sous la dénomination de département du mont-Tonnerre. Avec la fin du Ier Empire, la frontière est rectifiée, d'où la date de 1826 gravée dans la borne.

Une "pierre à sacrifices" brisée au sommet du Maimont.

Avant d'accéder au sommet, le sentier traverse deux ou trois levées de terre. Elles marquent les limites d'un site fortifié celtique. D'après les fouilles archéologiques, le Maimont semble avoir été occupé de la fin du Halstatt, -600 avant notre ère, jusqu'au moyen Âge. Plusieurs campagnes de fouilles ont permis de dégager, entre autres, des fragments de meules et de céramiques, des pièces de monnaie, ainsi que des trous de poteaux d'un bâtiment daté du début du Ve siècle av. J.-C.

La position tenue par le 18ème BCA sur la ligne de crête.

De septembre 1939 jusqu'en mai 1940, s'étend la « drôle de guerre ». Pendant cette période, le sommet du Maimont est tenu par les Chasseurs Alpins du 18ème bataillon. Dans la nuit du 12 au 13 mai 1940, les Allemands montent à l'assaut de la crête. Cette première attaque est stoppée par l'artillerie. À partir de 5h30, c'est une succession d'attaques et de tirs d'artillerie, appuyés par des canons antichars. À chaque fois, les Français repoussent les troupes allemandes.

Une belle hêtraie recouvre les pentes du Maimont.

Tout l'après-midi du 13 mai, plusieurs tentatives vont ainsi se succéder, sans résultat. Enfin, vers 18 heures c'est la dernière attaque. Les "Stosstruppen" arrivent jusqu'aux abords des abris français, en subissant de lourdes pertes. Les munitions des soixante Chasseurs Alpins qui tenaient la position sont épuisées. Après 15 heures de combats acharnés, les Chasseurs Alpins sont obligés de se rendre à l'ennemi.
Toutes traces de ces combats ont disparu. Seule une plaque, scellée dans un rocher, marque la position tenue par le 18ème BCA.