Les cascades de Schorbach
par Claude Heitz | Une promenade dans la vallée de la Horn | 18 mai 2021
Cette sortie se déroule en pays mosellan, à quelques kilomètres au Nord de Bitche, dans la vallée de la Horn.
En amont de quelques vallons oubliés, au milieu des forêts des Vosges du Nord, de belles petites cascades se dissimulent dans des cuvettes ténébreuses ou les replis d'un rocher érodé.
Le chemin, en face de l'ancien moulin de la Schwingmuehle, s'enfonce tout de suite dans l'ombre bienfaisante de la forêt du Gendersberg. Un tunnel végétal nous procure une agréable sensation de fraîcheur. Le grand mystère de la forêt nous enveloppe.
Par une ouverture dans la forêt galerie, c'est d'abord, en lieu et place du ruisselet attendu, le fond d'un étang totalement asséché. Un peu plus loin, c'est une mare d'eau stagnante, encombrée de branches mortes auxquelles s'accrochent des guirlandes d'algues filamenteuses.
Attirés par de petits cris, deux écureuils tout empanachés, sautent de branche en branche au-dessus de nos têtes. Les deux petits acrobates funambules, par moments, accrochés à une branche ou agrippés au tronc, nous observent de leurs petits yeux malins.
En une fraction de seconde, les joyeux lurons disparaissent sous les frondaisons pour réapparaître un peu plus loin, la tête en bas. Nous observons cette joyeuse sarabande pendant un moment, avant que les deux compères ne disparaîssent pour de bon.
Poussée par une force surnaturelle, l'eau pure et fraîche, qui surgit des entrailles de la terre, s'est ouvert une issue. Dès sa source, le ruisselet, limpide et brillant, se joue de tous les obstacles qui gênent son cours. Et là, prenant de la vitesse, il se précipite au milieu d'écueils formés par d'énormes blocs de grès.
La cascade du Seilbach n'est guère mieux lotie que son homologue du Neubach. Au milieu d'un rideau de lianes, quelques minces filets, d'une eau claire et transparente, viennent rider la surface d'une petite flaque.
De la cascade, nous prenons ensuite la direction du centre de Schorbach, et de son étonnant ossuaire du XIIe siècle.
L'ensemble église et ossuaire remonteraient vers le milieu du XIIe siècle. Ils ont été édifiés sur un promontoire rocheux, appelé le Heidenhübel. Le manque de place dans le cimetière est probablement à l'origine de la construction de l'édifice. Le nombre de tombes étant limité par les dimensions restreint du rocher, à chaque enterrement, on exhumait les restes du défunt précédent pour les déposer dans l'ossuaire.
Après cette étape plutôt macabre, nous nous dirigeons vers la troisième cascade, dite du Ravin du Loup. Mais avant de plonger dans le fond du ravin, se découvre sur la gauche du chemin qui mène au Ravin du Loup depuis la D35, une croix. Le monument, appelé Tombe bavaroise, indique l'emplacement d'une ancienne fosse commune de soldats allemands, tués lors des combats du siège de la forteresse de Bitche en 1870. Sur chaque face, sont indiqués les noms des soldats, ainsi que leurs régiments d'appartenances.
Un peu plus loin, un sentier sur la droite, descend en quelques lacets au pied de la cascade du Ravin du Loup. Le sentier passe près de la source du ruisseau. D'après la Chronique du loup en Lorraine (Jean-Yves Chauvet), Schorbach compte également un lieu-dit appelé la Colline des Loups.
Cette belle promenade, à la découverte de quelques cascades des Vosges du Nord, se termine ici.
Allez Hoplà, c'est tout pour aujourd'hui, salü bisàmme!
Les milieux que vous fréquentez durant vos randonnées sont fragiles. Faites attention à la flore et ne dérangez pas la faune locale. Emportez toujours vos déchets. La nature vous en sera reconnaissante, et moi aussi!
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