Le circuit des collines de Pfaffenhoffen

Une petite randonnée qui offre un point de vue à 360° sur tout le nord de la plaine d'Alsace.

Abri de vignes Changement de décor. Nous abandonnons provisoirement nos forêts et nos rochers de prédilections, pour cette petite randonnée de 7,5 km en terrain découvert, entre vergers en fleur et terres agricoles. L'itinéraire proposé par le Club Vosgien débute sur le parking Helmstetter à Pfaffenhoffen. Mais pour ne pas faire comme tout le monde, nous avons démarré notre balade sur le Geiersberg, qui borde la D110 et qui relie Pfaffenhoffen à Dauendorf. À son sommet, qui culmine à 261 m d'altitude, se trouve un petit parking équipé de bancs et des tables en bois, d'un banc napoléonien en grès de 1854 à l'ombre de deux tilleuls, probablement du même âge que le banc lui-même et une table d'orientation.

Cl. Heitz

Le circuit des collines - Pfaffenhoffen Bas-Rhin - 28/04/2022

Le banc napoléonien et la table d'orientation au sommet du Geiersberg.

Le circuit, balisé d'un anneau rouge, est assez facile, et se déroule presque entièrement à découvert. Seul le passage dans le bois de Ringeldorf se fait à l'ombre. Il est donc à éviter par temps très ensoleillé et par forte chaleur.

En ce mois d'avril, les petites fleurs de colza colorent de jaune les champs du Kochersberg.

Cette randonnée sur les collines de Pfaffenhoffen offre un point de vue inégalé sur l'Alsace du Nord. D'abord le pays de Hanau et les Vosges du Nord. Vers le Nord-Est et l'Est, se dessine la forêt de Haguenau, l'Outre forêt et le massif de la Forêt Noire en Allemagne.

C'est un paysage de champs de blé ou de seigle qui s'étale sous nos yeux. Certaines parcelles, encore dénudées, attendent d'être ensemencées.

Une meule du moulin Neumühl posée au bord du chemin.

Le chemin est maintenant bordé de vergers en fleurs et de quelques vignes. Dans une prairie en contrebas, une demi-douzaine de vaches se reposent à l'ombre d'un arbre.

Larves d'Yponomeuta malinella.

#D'innombrables toiles de soie sont accrochées aux branches d'un arbuste. À l'intérieur de ces cocons, ça grouille de dizaines de chenilles, qui se tortillent en tous sens. Ce sont des larves d'Yponomeuta malinella ou Hyponomeute du pommier. Les œufs sont pondus par la femelle en automne sur des branches. Les œufs éclosent en libérant une minuscule chenille ornée de points noirs sur les flancs. Celles-ci mesurent de 18 à 20 mm de long et tissent des toiles qui englobent les tiges et les feuilles.

Un peu plus loin, nous croisons un premier abri ou cabane de vignes, fermé à clé. Dès le Moyen Âge, les cabanes de vignes servaient d’abris et de lieu de rencontre aux gardes vignes pendant la saison des vendanges. Dans La chronique de la cabane des Bangards de Thann, on apprend que les gardes vignes étaient appelés "Bannwarte" en allemand, "Bangert" en alsacien et "Bangards" traduit en français. Ils veillaient sur les vignes et les récoltes en général dans les espaces de culture. Le bangard est l'équivalant du garde champêtre.

Un abri de vignes du XVIIe siècle, restauré en 1995.

Au croisement du Steinberg, qui est d'ailleurs le point de départ officiel du circuit des Collines, nous prenons la direction de Ringeldorf. Deux autres meules du moulin de la Neumühl, dont l'une est brisée, ont été installées près du carrefour.

La tour abri du "Bangert".

Au sommet de la colline, la tour ronde du garde-vigne veille sur les environs. Érigée au XIXe siècle, elle est aujourd'hui un abri pour randonneurs. Toute cette colline fait partie du ban de Niedermodern, qui jadis était couverte de vignes. Cette tour haute de 8 mètres, permettait de ranger le matériel et au garde de surveiller le secteur.
Après la tour abri, le sentier, entouré de prairies, amorce alors une descente vers la route départementale D110 que nous avions empruntée pour nous rendre au point de départ de notre promenade. Le sentier se poursuit juste en face, jusqu'à un petit pont en bois qui enjambe le ruisseau du Hengstbaechel où nous pénétrons dans le bois de Ringeldorf. Le chemin, en légère montée, traverse le bois où l'essence principale est le hêtre. D'après la carte de randonnée, notre chemin devait passer près d'une grotte, que nous avons probablement croisée, mais sans la voir.

Sortie de la petite forêt, et partant vers la droite, on se dirige vers Ringeldorf, en passant devant un curieux mirador de chasse en bois. Il est à noté qu'en terrain découvert, le marquage "anneau rouge" du circuit, se trouve au sol sur un socle en béton.

Dans le bois de Ringeldorf où veille un curieux mirador de chasse en lisière de forêt.

Passé les premières maisons, notre chemin s'engage sur la gauche en crête de colline, vers l'Est. Sur notre droite, c'est le Kochersberg avec son paysage ouvert et vallonné, recouvert de champs et de quelques bosquets. Éparpillés çà et là, des villages d'où pointent les clochers des églises. Vers l'Ouest, l'horizon est coupé sur toute sa longueur par la ligne bleue des Vosges.

Paysage typique du Kochersberg; collines verdoyantes et grandes étendues de culture.

Arrivé à hauteur de l'antenne relais et d'un calvaire, notre sentier s'engage par la gauche sur le chemin d'exploitation, qui tout en descente, part en direction du Geiersberg, notre point de départ.