L'Ortenbourg par le rocher des Celtes
par Claude Heitz | Une randonnée qui date | 04 juin 2013
Cette rando, d'un peu plus de 9 km pour un dénivelé positif de 282 m, débute sur le parking public situé près de l'église de Dieffenthal. Mais avant de s'élancer en direction du château, le chemin traverse le jardin médiéval, créé par l'association Loisirs et Culture et les enfants de l'école.
Entre autres herbes médicinales utilisées au Moyen Âge, on y trouve le romarin, la valériane, la mélisse officinale, utilisée pour ses bienfaits contre l'insomnie et le surmenage, l'armoise pour le traitement des troubles digestifs ou encore le lamier blanc, ou fausse ortie, comme tonique, dépuratif et cicatrisant.
Au-dessus du jardin, surplombant le vignoble entre Dieffenthal et Scherwiller, de curieux rochers de granite affleurent du sol. La légende raconte qu'une de ces pierres en forme de cuvette, une pierre à cupule, aurait servie de siège d’accouchement du temps des Celtes. Cet étrange amas de roches, entre vigne et forêt, fait partie du circuit des Roches de Dieffenthal.
Tous les ans, après le premier dimanche suivant Mardi gras, et reprit une ancienne fête païenne, le "Schieweschlawe" ou lancé de disques en bois enflammés. Cette fête païenne célèbre l'équinoxe de printemps et le retour des beaux jours.
Le sentier, balisé du rectangle rouge-blanc-rouge, s'enfonce dans la forêt et s'élève vers l'amont, en direction de la crête du Rittersberg. Par une ouverture de la végétation se découvre la ruine de l'Ortenbourg, et un peu plus loin, au sommet du Schlossberg, se dessine la forteresse du Haut-Koenigsbourg.
Avant d'atteindre le plateau sommital, plusieurs amas de roches sont encore disséminés sur ce versant du Rittersberg. Certaines pierres sont creusées de bassins naturel, ou peut-être pas, mystère !
Arrivé sur la crête, le sentier débouche sur le GR5. De ce croisement de chemins et laissant derrière moi le balisage rouge-blanc-rouge, je prends par la gauche en direction du château de l'Ortenbourg, en suivant cette fois-ci le rectangle rouge du GR5.
À hauteur d'une aire de repos, je pénètre dans le site biologique protégé du massif de l'Ortenbourg. Déjà, le donjon pentagonal en granit de 32 mètres de haut, émerge au-dessus des arbres. Encore quelques mètres, et me voici au pied de la forteresse gothique.
Érigé vers le milieu du XIIIe siècle à l'extrémité Sud du Rittersberg, l'Ortenbourg domine à 439 m d'altitude, l'entrée du val de Villé au-dessus de Scherwiller.
Avant de passer la porte d'entrée et de pénétrer dans la basse cour du château, le chemin passe par l'impressionnant fossé taillé dans le granit.
Le château a probablement été édifié vers 1258 par une famille d'Ortenberg, ou Hohenberg selon les sources, déjà présente à Scherwiller au XIe siècle. En 1293, il est assiégé par Otton d'Ochsenstein, qui fait ériger le Ramstein voisin qui n'est alors qu'une tour de siège. Il passe ainsi entre plusieurs mains avant de devenir le repaire de chevaliers brigands. En 1470, il est investi par le bailli Pierre de Hagenbach au service de Charles le Téméraire. L'Ortenbourg est démantelé par les Suédois en 1632 lors de la guerre de Trente Ans.
L'étape suivante est le château de Ramstein. Situé à un jet d'arbalète en contrebas de l'Ortenbourg, il est d'abord construit comme une simple tour de siège et équipé d'une arbalète géante qui pointe vers son proche voisin. Par la suite, le Ramstein est agrandi et transformé en un véritable château habitable.
Lors de mon passage, l'accès à la ruine était interdite en raison d'un risque de chute de pierres. Une large fissure, sur toute la hauteur de la tour d'habitation, fragilisait l'ensemble.
Toujours balisé du rectangle rouge, le sentier, en une descente rapide et en quelques lacets, rejoint une ancienne route du Sel. Venant de Lorraine, elle passait au Moyen Âge par le col de Steige et se dirigeait vers le Rhin en passant par Scherwiller.
Après le restaurant de la Huhnelmuhle, la petite route me mène jusqu'à l'embranchement avec la D35, qui relie Scherwiller à Châtenois. De là, mon itinéraire à flanc de coteaux, s'enfonce sur la gauche entre les parcelles de vignes, passe devant la chapelle du Taennelkreuz. Encore quelques centaines de mètres et j'arrive au terme de cette belle randonnée, avec le retour au parking près de l'église de Dieffenthal.
Allez Hoplà, c'est tout pour aujourd'hui, salü bisàmme un bis bàl !
Les milieux que vous fréquentez durant vos randonnées sont fragiles. Faites attention à la flore et ne dérangez pas la faune locale. Emportez toujours vos déchets. La nature vous en sera reconnaissante, et moi aussi!
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